Le décès à 57 ans de Lamine Tiécoura Coulibaly, enlevé à l’affection de tous le 23 avril dernier à l’Hôpital du Mali, à la suite d’une maladie de courte durée, est une perte immense pour l’ORTM, tant l’homme aura brillé à la fois par ses qualités professionnelles et humaines.
A l’ère du journalisme d’affaires triomphant, où certains de ses confrères roulent carrosse, ou 4×4 si vous voulez, édifiant, au passage, des immeubles à tour de bras, lui il était tout fier de sillonner les rues de Bamako en chevauchant sa vieille «Camico», dont il avait hérité à la faveur de son passage au journal Le Républicain.
Car, il faut le dire, c’est par le privé qu’il est entré dans la presse. Précisément au Républicain, où il fit ses premières armes après sa formation en journalisme au CESTI de Dakar et une maîtrise en Histoire et Géographie délivrée par l’Ecole normale supérieure (ENSup).
Ne dit-on pas que le journaliste est l’historien du moment? Pour ce qui le concerne, Lamine Tiécoura Coulibaly était à la fois journaliste et historien. Pour Lamine Tiécoura, pétri dans les valeurs bamanan de Ségou, le métier était avant tout un sacerdoce et la meilleure des richesses était celle de l’esprit.
Ces formations l’ont nanti d’un background très solide, où rigueur rimait avec professionnalisme. Personnellement, nous avons eu la chance de prendre la mesure de ses grandes qualités professionnelles à l’occasion d’un concours organisé à l’intention des journalistes maliens (Nuit de la Presse), dont nous faisions partie du jury. Lamine Tiécoura Coulibaly remporta le prix destiné à la radio.
Boulimique du savoir, habité par un irrépressible désir d’innover et de se rendre utile à la communauté, Lamine Tiécoura Coulibaly, une fois à l’ORTM, se fera remarquer par sa grande disponibilité et sa conscience professionnelle aiguë.
Parmi ses innovations, on retiendra les émissions «A l’écoute de l’école» et «Les cahiers d’hier». Auparavant, il avait vaillamment repris le flambeau de la Revue de la presse à la télé (le journal des journaux), léguée par Abdrahamane Sacko.
A côté de ces qualités professionnelles, Lamine Tiécoura possédait d’indéniables qualités humaines. La modestie et l’humilité étaient les traits dominants de son caractère. Ses cadets à l’ORTM n’ont de cesse de témoigner de son sens de l’entraide professionnelle.
Cerise sur le gâteau, il était d’une politesse exquise. Pour la petite histoire, Lamine Tiécoura n’appelait jamais ses ainés par leurs prénoms. C’était toujours à travers le respectueux «Kôrô» qu’il s’adressait à eux. La jeune génération devrait beaucoup s’inspirer de lui.
Que son âme repose en paix! Que Dieu le tout-puissant l’accueille dans son céleste paradis!
Yaya Sidibé
Source: Le 22 Septembre