En campant le décor, Lamine CAMARA a expliqué qu’après le forum sur le rôle de la diaspora en temps de crise, la présence rencontre se focalise sur la réflexion autour de la contribution de la diaspora hautement qualifiée dans le transfert des compétences. Il a expliqué que les initiateurs sont partis d’une idée simple qui consiste à dire que le développement du capital humain est un élément essentiel de la performance d’un pays.
« Le succès d’un plan de développement de tout pays va de pair avec le développement des compétences intellectuelles et techniques adéquates », a souligné notre compatriote Lamine CAMARA.Il a soutenu que dans nos pays à fort potentiel d’émigration et d’immigration, les diasporas ont une place fondamentale dans ce travail. Et que la prise en compte de cette place par nos pays a forcément des impacts positifs dans l’investissement au capital humain durable, des compétences nourries de plusieurs cultures et plusieurs pratiques professionnelles.
Pour y arriver, Lamine CAMARA est convaincu qu’il est indispensable de créer des conditions visant à développer des synergies potentielles entre les profils des migrants africains et les besoins des pays, en facilitant le transfert des compétences et des ressources vitales de la diaspora africaine dans les pays d’origines.
« Bien maitrisés, les transferts de compétences ici et là-bas créent une valeur ajoutée dans la recherche de solutions dans différents secteurs clés du développement des pays d’origines et des pays d’accueils », a-t-il affirmé, avant d’informer que la diaspora africaine qualifiée vivant dans les pays développés de l’OCDE est estimée à 1,3 millions en 1990 à 5.2 millions en 2010.
Il a précisé que pour certains pays comme le Mali, le Sénégal, la Mauritanie, l’Angola, le Ghana, ce taux pourrait atteindre 40% des personnes hautement qualifiées.
« Un nombre significatif de migrants qualifiés (des ingénieurs, des médecins, docteurs, professeurs…) font un travail qui n’a pas de lien avec leur formation d’origine : agents d’entretien, agents de sécurité, logistiques…Cela constitue un véritable gâchis tant pour le pays d’origine et le pays d’accueil », a déploré le président de la CEFOM.
Il a également pointé du doigt la difficile reconnaissance mutuelle des diplômes étrangers.
Pour lui, une meilleure prise en compte des ressources qualifiées de la diaspora dans la mise en œuvre des projets entre nos pays peut être une des voies possibles dans la mobilisation des capacités diasporiques.
M. CAMARA a rassuré que pour les pays d’origine comme pour les pays de destination, une banque de données sera disponible pour faciliter les mises à disposition des ressources humaines des africains de l’extérieur et l’élaboration de listes des besoins prioritaires en termes de ressources humaines.
« Si le transfert monétaire de la diaspora malienne est l’un des plus importants, 1.5milliards en 2024 selon la Banque mondiale, soit 7% du PIB national, il n’en demeura pas moins que le Mali doit continuer à véritablement travailler en partenariat avec les différents pays pour une meilleure valorisation de la diaspora hautement qualité ici et là-bas dans différents domaines prioritaires pour son développement », a conseillé le président de la CEFOM, Lamine CAMARA.
PAR MODIBO KONÉ
Source: Info-Matin
Diasporaction.fr