L’Afrique francophone méconnue des Yankee

Les Américains ne connaissent pas réellement l’Afrique, surtout sa partie francophone. C’est une évidence qui s’est imposée à nous lors de notre séjour au pays de l’Oncle Sam entre octobre et novembre 2013. Lors de nos rencontres dans les collèges et Universités, restaurants, espaces commerciaux…, nous nous sommes rendus compte que nos interlocuteurs ont une idée vague du continent. Par exemple, dans un collège, les étudiants en journalisme en face ne connaissaient l’Afrique qu’à travers les Safaris au Kenya, Malawi, Afrique du Sud… Et beaucoup en parlent d’après ce qu’ils lisent sur les sites des agences de voyage ou des témoignages de quelques proches qui ont eu «le privilège d’y aller».

Dans les échanges, on parvient aussi à situer nos pays à travers des stars comme Samuel Eto’o Fils, Drogba, Salif Kéita (l’artiste), Seydou Kéïta, Ali Farka Touré (paix à son âme), Oumou Sangaré… voire des villes célèbres comme Tombouctou, Gorée. «Vous savez que c’est un défi pour le peuple américain de connaître entièrement la vaste Amérique. En dehors des diplomates et des milieux d’affaires, très peu d’Américains ont l’opportunité de voyager souvent en dehors de l’Union.

Mais, cela ne signifie pas que ce qui se passe ailleurs ne nous intéresse pas ou que nous ne sommes pas ouvertes aux autres cultures et civilisations. Nous sommes un peuple très curieux», nous disait un élu de l’Etat du Nevada que nous avons rencontré à Las Vegas. Même sur le plan diplomatique, les responsables du Département d’Etat sont souvent plus à l’aise en vous parlant des pays anglophones comme le Libéria, le Kenya, l’Afrique du Sud, le Botswana, le Nigeria, le Ghana, le Malawi… On a d’ailleurs reproché à Barack Obama le fait que l’expérimentation du programme «Power Africa», littéralement «Afrique en puissance», n’a privilégié aucun pays francophone.

En effet, les Etats concernés par cette première phase sont le Ghana, le Liberia, le Nigeria, l’Ethiopie, le Kenya et la Tanzanie. «Les sociétés américaines, qui ne sont pas dans le pétrole et qui investissent dans les usines ou encore dans la valeur ajoutée, se trouvent en Afrique du Sud, au Botswana, en Zambie, au Kenya et maintenant, au Ghana. On peut avoir confiance en ces pays-là, mais pour d’autres, c’est toujours difficile», a déclaré à la presse Herman Cohen, ancien Secrétaire d’Etat américain chargé de l’Afrique, à la veille du sommet de la capitale fédérale américaine.

À l’écouter, c’est maintenant que «l’Afrique francophone commence à être connue des Américains». Dans les pays francophones du continent, on espère donc que ce sommet de Washington aura permis de changer cette «cette fâcheuse tendance» à n’accorder d’importance à l’Afrique qu’à sa partie anglophone voire lusophone (Angola). Ne serait-ce que sur le plan diplomatique !

M.B

Source: Le Reporter 2014-08-13 19:48:34