L’ADP Maliba lancera bientôt une pétition

Après avoir adressé une lettre au Premier ministre, chef du gouvernement, le mercredi 20 septembre 2017, l’Alliance pour la démocratie et la paix au Mali (ADP-Maliba) est dans la perspective de lancer une pétition afin de prendre l’avis des Maliens sur cette question qui préoccupe plus d’un. La pétition vise à recueillir plusieurs millions de signatures en faveur d’un audit indépendant du fichier électoral et d’une distribution transparente et rapide des cartes NINA. La pétition vise par ailleurs à rendre plus transparent le processus électoral au Mali.
Les raisons de cette pétition
L’ADP-Maliba entend porter à la connaissance du chef du gouvernement certaines préoccupations qui le poussent à demander des éclaircissements au gouvernement et à solliciter la réalisation d’un audit indépendant du fichier électoral. En effet, en vertu de la loi électorale de la République du Mali, l’administration malienne est tenue d’opérer la révision annuelle des listes électorales en vue d’y inscrire ceux en âge de voter et d’en retirer ceux frappés de l’impossibilité d’exercer leur droit de vote (décès, condamnations).
Ces opérations sont initialement prévues pour commencer le 1er octobre 2017. Dans le cadre de la consolidation de notre démocratie, de l’augmentation recherchée par tous du taux de participation mais aussi en vue de contribuer à la réconciliation nationale, le parti estime qu’une vaste action d’information gouvernementale était indispensable pour que chacun soit rassuré de la mise en œuvre effective de ces dispositions pertinentes de la loi électorale.
L’Alliance pour la démocratie et la paix (ADP Maliba) dénonce le silence de l’Etat sur cette question. Car, jusqu’à ce jour, aucune communication officielle n’a été faite par le gouvernement. Ce qui amène le parti à s’interroger sur les dispositions que le gouvernement a bien voulu prendre, en relation avec les autres acteurs du processus électoral, pour organiser la mise à jour du fichier.
De l’année 2013, date de la dernière élection présidentielle, à nos jours, un nombre incalculable de nos jeunes compatriotes ont atteint l’âge de voter. Il n’a jamais été précisé si ces personnes seront automatiquement inscrites sur les listes électorales ou si elles doivent s’inscrire d’elles-mêmes. Dans l’éventualité où les citoyens doivent s’inscrire par eux-mêmes, aucune précision n’a non plus été donnée sur la procédure et les lieux d’enrôlement. De la même manière, des centaines de milliers de nos compatriotes vivent dans des camps réfugiés. À ce jour, personne ne connaît les dispositions prises par le gouvernement pour assurer leur inscription sur les listes électorales.
Plus encore, le parti note qu’il n’y a pas de calendrier connu pour le retour de nos compatriotes dans leurs localités d’origine. Hors du Mali, la situation est chaotique. Les Maliens de l’extérieur sont confrontés à une difficulté quasi-insurmontable d’obtenir leur inscription sur les fichiers ainsi que la délivrance des cartes NINA. Au-delà de l’aspect électoral, ces problèmes causent des torts souvent irréparables à nos compatriotes. Selon le parti, le chef du gouvernement n’a, jusqu’à présent, donné aucune information sur les efforts que «vous fournirez durant cette période de révision pour assurer leur inscription sur les listes».
Finalement, à l’issue de la période de révision des listes électorales, l’ADP Maliba ne comprend toujours pas le mécanisme et le calendrier selon lesquels les autorités compétentes procèderont à la consolidation du fichier final et à la remise des cartes d’électeurs. D’ailleurs, le parti se dit grandement surpris lorsque, sur ce dernier sujet, de sources médiatiques, il apprend que les cartes d’électeurs seraient payantes sans qu’à aucun moment une source officielle n’ait clarifié cet aspect.
En raison de toutes ces inquiétudes sans réponses, l’ADP-Maliba estime qu’il est légitime que l’ensemble de l’opposition ainsi que la société civile puissent obtenir l’accompagnement du gouvernement afin de porter un regard indépendant sur le fichier consolidé qui sortira de la période de révision des listes électorales. Le parti souhaite non seulement qu’un audit indépendant soit réalisé afin que l’ensemble des acteurs intéressés par le sujet soient rassurés sur l’exactitude et la fiabilité du fichier électoral. Mais aussi, il lance une pétition à la fin du mois d’octobre 2017 afin de recueillir des millions de signatures en faveur de cet audit.
André TRAORE