Rien ne va plus à Kayes entre le RPM et l’Adema, les deux grands partis de la coalition
Ensemble Pour le Mali, EPM, qui soutient la candidature du Président sortant IBK. Prévu
pour être un événement historique, le meeting d’IBK dans la Cité des rails a été un fiasco total, occasionnant un divorce entre l’Adema et le RPM. Pourquoi la rupture entre les deux grands alliés de la majorité présidentielle à Kayes ? Est-ce un signe annonciateur de la défaite ?
Décidément, la campagne présidentielle de 2018 a tenu toutes ses promesses en animation et en mouvements sur le terrain pour convaincre les indécis à voter. Dans cette randonnée électorale, les candidats se sont rendus dans les différentes localités, qui pour parler de son bilan, qui pour expliquer son programme. C’est dans ce cadre que le président sortant a donné rendez-vous à ses militants et sympathisants au stade Abdoulaye Makoro Sissoko de Kayes pour dresser le bilan de son quinquennat et solliciter un second mandat. Kayes,connue pour sa légendaire jatigiya, a boudé le Président-candidat. Dans un stade de 20 000
places, il y avait environ 5000 participants. Comme si cela ne suffisait pas, IBK a été hué par les enfants lorsqu’il s’est rendu chez le patriarche Hamet Niang. S’il s’agissait d’une mission officielle, des têtes allaient tomber pour avoir fait subir au Président une humiliation,comme ce fut d’ailleurs le cas lors de sa visite à Kayes-Médine à l’occasion de la Journée paysanne. Le gouverneur de la région de l’époque a payé le prix de son supposé laxisme.Aujourd’hui, en quête d’un second mandat, IBK a fait de l’échec de son meeting un non-événement, même si en pareille circonstance, il pique une colère noire connue et crainte de ses proches.C’est après son départ de Kayes que le compte à rebours a commencé pour les responsables de l’Adema et du RPM. Particulièrement entre l’honorable Mahamadou Cissé dit Bagagnoa,député Adema et coordinateur régional de campagne, et son rival de tout le temps, le Maire de Kayes, Adama Guindo. Selon des indiscrétions, Adama Guindo aurait attribué l’échec de la mobilisation pour le meeting à l’Adema, et plus particulièrement à Bagagnoa qu’il est allé
jusqu’à qualifier de fossoyeur du meeting. En conséquence, la collaboration est devenue
difficile entre le maire de Kayes et le coordinateur régional de la campagne. Désormais,
chaque parti a son propre quartier général (QG) de campagne et se regardent en chiens de faïence.Finalement, après l’échec du meeting d’IBK à Kayes et la dislocation de son équipe de campagne dans le cercle, après le boycott des populations de Mopti, la messe semble être dite pour Mandé Mansa.
Youssouf Sissoko