L’information provient du ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga, qui s’exprimait lors d’une conférence-débats qu’il a animée le week-end dernier. En effet, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga, est revenu sur la situation à Kidal et la signature prochaine d’un accord de défense militaire entre notre pays et la France.
On se rappelle que l’annonce de la signature de cet accord de coopération militaire avait suscité beaucoup de commentaires et de réactions non seulement au sein de la société civile, mais aussi dans le milieu politique. Face à cette opposition farouche, le pouvoir en place avait décidé de suspendre la signature dudit document afin d’y voir clair, donnant ainsi une supposée victoire aux opposants.
Les choses semblent avoir évoluées, car selon Soumeylou Boubèye Maïga, l’accord sera signé d’ici à la fin de ce mois. Ce qui sera un désaveu pour les pseudo-nationalistes ou autres opportunistes de la République, qui s’y opposaient. En outre, pour couper court aux rumeurs faisant état de la volonté d’y installer une base militaire française, le ministre affirme que l’accord n’a pas pour but de donner une base militaire à la France. «Cet accord sera axé sur la formation des troupes et la préparation du futur retrait de la Minusma», a-t-il déclaré. Justifiant la présence de la force européenne au Mali, qui est d’ailleurs une première dans l’histoire, le ministre de la
Défense a souligné que le Nord du Mali forme avec le Tchad, le Niger et la Mauritanie une zone appelée «couloir gaz, pétrole, or, uranium etc.». Et d’ajouter : «Cette région fournit à l’Europe 33% de son gaz. C’est la cause de la présence européenne au Mali». Alors que les observateurs les plus avisés estiment que l’accord de défense servira à asseoir la puissance française au nord du Mali.
En ce qui concerne la richesse du sous-sol kidalois, les choses se précisent. D’autant que le ministre de la Défense a affirmé que l’armée a procédé vendredi 2 mai à l’escorte deux sociétés minières pour une prospection à Kidal.
En tout cas, la politique française à Kidal suscite des interrogations chez presque tous les Maliens. Si certains pensent que la France veut avoir la région de Kidal pour y installer une base militaire, d’autres estiment que c’est parce que le sous-sol de Kidal est riche. Preuve que toutes les zones d’ombre ne sont encore pas dissipées.
Drissa Tiéné
Le Débat 2014-05-10 15:48:30