La victoire du maître et l’illusion du valet

Nous Maliens payons le prix de nos propres turpitudes, de nos propres négligences, de nos faiblesses et surtout de nos hypocrites relents à nous réclamer de l’héritage de grands empereurs sans entretenir les secrets de la grandeur et sans bien prendre soin de l’héritage. Nous nous savons coupables, jamais innocents dans ce qui nous arrive, mais nous savons aussi d’où vient aussi une part du mal qui nous frappe. Nous souffrons la douleur de l’humiliation mais quel peuple dans l’Histoire n’a pas connu ses heures sombres ? Quel empire n’a pas connu son temps de déclin ? Aucune chute n’effacera notre héritage de grand peuple faiseur d’histoire. Héritiers de Kaya Maghan Cissé, de Soundjata Keita, de Soumangourou, de Kankou Moussa, de Sonni Ali Ber, de Babemba Traoré, de Momo, de Niéléni, de Da Mozon, de Djossé, de Firhoun, de Modibo Keita et de tant d’autres géants, nous savons le Chemin long et glissant.

Nous n’avons pas fait suffisamment attention. Nous avons glissé, sommes tombés mais nous ne sommes pas morts. Ne nous concevant nullement innocents, nous ferons notre propre comptabilité mais l’heure est à l’Unité autour de l’Objectif commun, arracher le Mali à la servitude. Ce combat, nous ne le gagnerons pas seuls car avant d’être des Maliens nous sommes tout d’abord des Africains. Nos militaires ont dans les années 60 fait des terrains de guerre, sont morts pour la Liberté d’autres pays, d’où le fait que nous ne prenions nul ombrage à accueillir les mains fraternelles africaines. Le valet sous-traitant doit savoir que jamais cette victoire ne lui appartiendra car le Maître a le secret de faire du valet l’instrument de ses desiderata. Le Maître si réaliste sait changer de partenaires. Il aura sa base, ses contrats, le Mali sa Paix, en attendant de se reconstruire. Le valet est-il sûr d’avoir ce qu’il cherche ? L’Histoire se confond souvent avec la patience du Temps. VIVE LE MALI DANS UNE AFRIQUE UNIE LIBRE ET SOLIDAIRE.

Yaya TRAORE