«Cette marche qui devait être organisée par les jeunes avait pour but de rendre un vibrant hommage à nos militaires et leurs alliés tombés sur le champ de bataille au Nord du Mali. Nous avons voulu organiser la marche en prenant toutes les dispositions. De ce fait, une lettre de demande d’autorisation a été adressée au maire du District de Bamako, au gouverneur du District et au président de la République. La mairie, de son côté, nous avait fait savoir qu’il n’y a pas de problème, mais nous a demandé tout de même le report de la date retenue qui était le 20 janvier 2015. Nous n’avons posé aucun problème, vu que c’est un acte républicain et patriotique que nous voulions poser. C’est ainsi que le 24 janvier 2015 a été choisi pour la marche. À notre grande surprise, une lettre nous est parvenue de la part des autorités de la mairie le 23 janvier dernier, demandant un deuxième report de la marche pour, dit-on, ‘’raison de deuil national’’.
Ce qui n’est pas une chose connue de tous, vu que le drapeau national n’est pas en berne. Comment le pays peut-il être en deuil, sans que le peuple ne soit au courant ? Difficile à comprendre. Du côté du gouvernorat, une autre lettre nous est parvenue en disant que c’est dans le respect qu’il nous demande de surseoir à cette marche. Etant donné que c’est par amour pour notre pays que la marche allait être organisée, le Collectif Eveil-Mali n’a pas voulu aller à l’encontre des décisions de nos plus hautes autorités. Comme vous avez pu le constater, nous avons chanté l’hymne national et remercié tout le monde pour la mobilisation», explique Soumaïla Baïny Traoré, président du Collectif Eveil-Mali.
L’indignation de Mohamed Ras Bathily face au refus des autorités :
«Nous avons tenu à ce que cela se fasse dans ce mois qui est très symbolique pour notre armée. Car c’est le 20 janvier 1961 que Modibo Keïta, le premier président malien, a demandé à l’armée française de quitter le territoire malien. Je tiens à manifester toute la reconnaissance du peuple malien aux forces tchadiennes et de la Minusma pour leurs sacrifices consentis pour défendre la démocratie et la laïcité du Mali qui ont été violées par le Mnla, le Hcua, le Maa et leurs alliés. Par la même occasion, je rappelle à ceux qui les soutiennent depuis l’Occident et ailleurs, d’arrêter leur hypocrisie en envoyant mourir leurs soldats pour des intérêts non avoués.
Quant à la raison avancée pour empêcher notre marche, je dirai que je n’ai connaissance d’une telle chose. Et d’ailleurs, nous ne marchons pas pour manifester une quelconque joie ; nous demandons à marcher pour rendre hommage à nos morts. C’est nous qui avons élu notre président de la République et si la liberté d’expression que les autres défendent, est bien fondée, je ne comprends pas pourquoi empêcher une marche rendant hommage à des gens qui ont défendu l’honneur de notre pays au prix de leurs vies. Autre vérité que nous n’allons pas nous empêcher de dire, c’est que l’armée malienne est remplie de voleurs, de buveurs, sans formation et manquant de patriotisme et tout cela risque de s’empirer avec un ministre civil en temps de guerre. Comment allons-nous sortir de cette crise, si le président IBK persiste à nommer des personnes peu recommandables à des postes-nerfs de l’Etat ? Tout simplement incompréhensible».
Gabriel TIENOU/Stagiaire
Source: Le Reporter 2015-01-28 00:00:47
