Avec notre correspondant à Morioka, Frédéric Charles
Les niveaux de radioactivité, dans la centrale de Fukushima et dans l’eau de mer proche, dévoilés par Tepco, sont infiniment plus élevés que tous ceux admis jusqu’ici par l’opérateur de la centrale. Ce qui prouve que Tepco n’a pas révélé non plus aux techniciens et ouvriers de sa centrale, les niveaux réels de radioactivité auxquels ils sont exposés.
Selon des experts indépendants, une fusion partielle du cœur du réacteur numéro 2 de la centrale a peut-être déjà commencée.
Tepco (Tokyo Electric Power Company) est forcée par le monde extérieur, qui n’est pas épargné par les rejets de particules radioactives de sa centrale, de publier des niveaux plus précis.
Paradoxalement, le directeur de l’Agence de l’énergie atomique de Vienne (AIEA), Yukiya Amano, qui a fait toute sa carrière dans le complexe nucléaire japonais, se contente de répéter que le Japon est loin d’avoir surmonté son accident nucléaire, sans donner d’autres précisions.
Une très forte radioactivité s’échappe du réacteur numéro 2
La radiation est de l’ordre de 1 000 millisieverts par heure c’est-à-dire 10 millions de fois au-dessus de la normale. Selon les autorités japonaises le taux a été mesuré dans les échantillons d’eau qui proviennent de la piscine du sous-sol de la salle des turbines. Le réacteur est situé juste derrière. Ce qui signifie que le combustible radioactif avait probablement subi des dommages.
Pour les experts, c’est une preuve de plus que le réacteur n’est plus étanche. Laissant donc le champ libre aux particules contaminées. Elles se répandent désormais en grande quantité dans l’environnement. D’ores et déjà la quantité d’iode radioactif est 1 850 fois plus élevée que d’habitude, dans l’eau de mer à proximité de la centrale. Enfin, sur place, il peut y avoir de graves conséquences sur la santé des personnes exposées à cette forte radiation, même pendant un temps très court.
Environ 500 techniciens, pompiers et militaires travaillent jour et nuit à la centrale de Fukushima pour tenter de limiter les dégâts de cette catastrophe nucléaire.
Par RFI 27/03/2011