Ainsi, le Ministre de l’Education et de l’Alphabétisation Adama Ouane a porté à la connaissance de la presse les résultats issus de cette session spéciale. C’était le vendredi 2 novembre 2012 à la maison de la presse. Au niveau du Diplôme d’études fondamentales(DEF), les candidats ayant composé sont au nombre de 3284. Le bémol (pour faire euphémisme)est que seulement 110 sont déclarés admis soit un taux de réussite de 3,35%. Dans cet ordre d’enseignement, les élèves des medersas étaient au nombre de 287, mais au finish seuls 87 ont pu décrocher le fameux sésame soit un taux de passage de 16,38%. S’agissant du baccalauréat général, il ya eu 66 admis sur un total de 712 candidats soit un taux d’admission de 9,27%.
A ces candidats s’ajoutent deux autres du baccalauréat technique qui n’ont pu réaliser l’exploit escompté. Le Certificat d’aptitude professionnelle(CAP) a enregistré 6 admis sur un effectif de 54 élèves soit un taux de 11,11%. Dans la première partie du brevet de technicien, le constat est amer. Là, sur 157 seuls 4 vont poursuivre leurs études dans les classes de 4ème année du cycle professionnel. Soit un taux accablant de 2,55%. En ce qui concerne la deuxième partie du brevet de technicien, le taux est de 22% soit 11 admis sur 50 candidats. A la lumière de ces résultats, le Ministre plaide » Ces résultats nous interpellent tous et nous invitent à redoubler d’effort pour assoir durablement la qualité des apprentissages scolaires « .
Mais le chef du département impute le mauvais résultat des élèves à la particularité de l’année scolaire qui plus est caractérisée par le choc psychologique subi par les populations. Selon lui, cet état de fait ne peut avoir qu’un impact négatif sur les résultats des enfants, quelque soit leur engagement. Avant de poursuivre que ce traumatisme est antérieur et qu’il n’a rien en commun avec le déplacement pour Sévaré. Auparavant, le Ministre a précisé qu’il était prévu d’organiser les examens à Gao. C’est au dernier moment, dit-il, que la donne a changé. Et pour cause, les assaillants ont exigé que les surveillants soient des musulmans. Parlant de cette expérience inédite, le n°1 de l’éducation a indiqué clairement que si ladite session était à refaire qu’il allait le faire.
Pour lui, il n’y a pas de raison que nous ne puissions exprimer la solidarité nationale en faveur de l’éducation pour tous les enfants du pays, surtout en cette période de crise. C’est dans cet élan que s’inscrit l’arrêté n°2012/3085/ du 24 octobre 2012 du ministère de tutelle. Ledit arrêté stipule qu’il est accordé un ajournement pour tous les élèves réguliers des académies d’enseignement de Kidal, Gao et Tombouctou. Par ricochet la mesure touche, aussi, les élèves réguliers des cercles de Douentza, Youwarou et Tennenkou. En clair, l’année scolaire écoulée est déclarée facultative pour ces élèves.
Tirant le bilan de la session de juillet et celle organisée en octobre, le ministre Ouane a suggéré » de cultiver la qualité pour être compétitive « . Du coup, il a fait un clin d’œil aux politicards et aux syndicaleux en chef en ces termes : » ça ne sert à rien d’instrumentaliser l’école « . Et de dire que la société dans son ensemble semble s’engager dans cette voie. Le coût de cette session n’a pas été évoqué au cours de cette confépresse. Le ministre s’est contenté de mentionner » nous avons pris des dispositions en mettant de côté 30% du budget de l’organisation des examens « . Pourtant en d’autres lieux et circonstances, la même autorité a annoncé 501 millions FCFA pour la seule tenue des examens spéciaux. En tout cas le ministre reste rassurant : » l’école est notre préoccupation et nous devons nous y consacrer « .
Namory KOUYATÉ
Le Scorpion 07/11/2012