C’est par une lettre adressée au secrétaire général de son Comité, avec ampliations à la sous-section de Bamako-Coura, à la section de la commune 3 et le Comité Exécutif de l’ADEMA, que Modibo Diallo a rendu sa démission de toutes les structures du parti. Sans développer les raisons de sa démission, M. Diallo semble dénoncer, entre autres, la manière avec laquelle le Comité Exécutif a procédé au choix du candidat pour l’élection présidentielle de 2018. A ce rythme ne faut-il pas redouter d’autres départs ?
Ils sont très nombreux les militants et les cadres de l’ADEMA qui sont en colère noire contre la direction de leur parti suite à la décision que beaucoup qualifient d’illégale et d’illégitime. Le premier de ces cadres est sans nul doute Dramane Dembélé qui, après avoir dénoncé avec véhémence ce qu’il a lui-même qualifié de coup de force, il a ensuite décidé de s’auto investir candidat de l’ADEMA. Comme une réponse du berger à la bergère le lendemain de son investiture au Mémorial Modibo Keita, le Comité Exécutif a pris une décision de l’exclure de toutes les structures du parti. Dès le lendemain de la troisième Conférence Nationale extraordinaire, M. Diallo, ancien Directeur du Mémorial Modibo Keita, ancien secrétaire à la Formation du Comité Exécutif et militant du parti depuis 1991, se convainc qu’il n’a plus sa place au sein de cette formation politique dont les valeurs sont foulées aux pieds. C’est par une lettre datant du 20 Mai 2018, adressée au secrétaire général de son comité et déposée le 23, qu’il a décidé de démissionner pour ne pas être encore comptable d’une situation qui a perdure déjà depuis 2002. Il dit dans sa lettre « qu’au- delà de toutes les péripéties, ce fut pour [lui] un honneur et un plaisir d’avoir servi ce parti pendant vingt-sept ans ». Avant de marteler que son « adhésion à l’ADEMA-PASJ découlait d’un engagement politique et moral qui se reflète de moins en moins dans les choix opérés et dans les attitudes et postures adoptées par le parti depuis 2002 ». Selon certaines indiscrétions avant l’ouverture de la campagne, d’autres cadres et militants emboiteront le pas à Modibo Diallo soit pour démissionner ou pour se démarquer de cette décision de soutenir IBK dès le premier tour.
En somme, ils sont beaucoup, les militants, cadres et autres observateurs de la scène politique à penser que le parti traverse une crise sans précédent consécutive à cette décision.
Youssouf Sissoko