La Russie a suspendu ses livraisons de missiles S-300 à la Syrie

Il n’a pas précisé la raison pour laquelle les livraisons de ces systèmes d’armes perfectionnése, équivalents du Patriot américain, avaient été suspendues.

Le chef de l’Etat russe s’exprimait à la veille du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg au cours duquel la crise syrienne devrait dominer les discussions, alors que les Etats-Unis brandissent la menace de frappes sur la Syrie afin de réagir à l’attaque chimique du 21 août près de Damas, dont le régime syrien est selon Washington l’auteur.

Une source haut-placée au sein du complexe militaro-industriel russe a ensuite indiqué à l’agence Ria Novosti que les composants des S-300 déjà livrés à la Syrie n’étaient pas suffisants pour monter un système complet de missiles prêt à l’usage.

Selon le Centre d’analyse du commerce mondial d’armes, basé à Moscou, la livraison de tels systèmes se fait par étapes. Il faut ensuite former les Syriens pour qu’ils puissent les utiliser.

C’est la raison pour laquelle, si toutes les pièces des S-300 syriens sont finalement livrées, on peut s’attendre à ce qu’ils ne soient opérationnels que pour fin 2014 – début 2015, indique le Centre dans un communiqué cité par Ria Novosti.

Le flou entoure ce contrat, conclu avant le début du conflit en Syrie, et contre lequel se sont élevés à plusieurs reprises les Occidentaux. Le nombre de batteries S-300 prévues dans le contrat est estimé par la presse russe entre trois et six.

Ces systèmes capables d’intercepter en vol des avions ou des missiles guidés pourraient compliquer tout projet des États-Unis ou de leurs alliés de procéder à des frappes ou d’établir une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Syrie.

Israël redoute pour sa part qu’ils puissent tomber entre les mains du mouvement chiite libanais Hezbollah, allié de Damas.

En juin, M. Poutine avait affirmé que Moscou n’avait pas pour l’instant livré de S-300 à la Syrie pour ne pas rompre l’équilibre des forces, quelques jours après des déclarations du président syrien Bachar al-Assad qui avaient été interprétées comme pouvant signifier que la Syrie avait reçu de tels missiles.

Début août, le quotidien russe Vedomosti, citant des rapports de sociétés productrices d’armes russes, avait écrit que la livraison prévue au printemps 2013 avait été reportée en 2014, sans expliquer pourquoi.

Selon le journal, Damas a versé une avance de plusieurs centaines de millions de dollars.

En 2010, Moscou avait annulé un contrat de livraison de S-300 à l’Iran, d’un montant de 800 millions de dollars, en application d’une résolution de l’ONU sur de nouvelles sanctions infligées à Téhéran en raison de son programme nucléaire controversé.

Fin août, le directeur général du groupe Almaz-Anteï qui fabrique ces armes a indiqué que ces missiles destinés à l’Iran avaient été démantelés.

(©AFP / 04 septembre 2013 15h43)