Selon le président de la Copa, Makan Konaté, les informations dont dispose son collectif indiquent que le Premier ministre n’a pas la bénédiction de l’ex-junte et du Haut conseil islamique. Cette conférence de presse a été organisée pour amener des spécialistes à faire la situation de l’occupation du Nord. Pour cela, les organisateurs avaient fait recours aux services du président de la Commission défense de l’Assemblée nationale, l’honorable Bréhima Dicko, et Kissima Gakou, conseiller technique au ministère de la Défense.
Dans ses propos, le président de la Commission défense de l’Assemblée nationale, l’honorable Bréhima Dicko, a expliqué les démarches faites par son institution les 25 et 26 septembre 2012 respectivement au camp Soundiata Kéita de Kati et à l’état-major général des armées. « A Kati, le 25 septembre 2012, on a pu constater que de gros efforts sont en train d’être déployés pour récupérer nos matériels de guerre abandonnés, alors que c’est des engins de capacité de feu énorme et à qui il fallait juste un entretien général. C’est une ingéniosité que nous, parlementaires, avons admiré, car on a pu ainsi récupérer plusieurs de nos chars et BRDM garés volontairement et n’ayant pas fait l’objet de maintenance depuis plusieurs années », a expliqué l’honorable Dicko.
Le 27 septembre 2012, a poursuivi le député, nous avons rencontré l’état-major général des armées et ses proches collaborateurs impliqués dans la guerre de libération du Nord. « Celui-ci dit avoir remis au Premier ministre, depuis avril dernier, son concept d’opération qui est, en fait, une stratégie de reconquête du Nord par la force nationale. Ainsi le commandement militaire a pris soin d’inclure dans ce dossier tous les besoins assortis d’une évaluation financière globale et intégrale que demande une telle opération ».
Et d’ajouter : « Si cette doléance avait reçu un traitement diligent et favorable des autorités politiques, on en aurait fini avec la rébellion depuis fin juillet 2012, date que le commandement s’était fixé pour libérer la dernière localité au nord du Mali », a ajouté l’honorable Dicko avant de conclure que le 22 novembre le gouvernement sera interpellé par rapport à la situation sécuritaire du pays. Le président de la Copa, paraphrasant le député, a expliqué qu’il faut entendre par autorité le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, lequel aurait tout fait pour bloquer le processus. D’où son appel à la tenue de la concertation nationale pour déposer l’actuel Premier ministre qui semble être un obstacle à la transition.
Selon lui, les informations dont dispose son collectif indiquent que le Premier ministre n’a pas la bénédiction de l’ex-junte et du Haut conseil islamique, lesquels l’accuseraient d’avoir commis de grosses bavures. Pour Kissima Gakou, conseiller technique au ministère de la Défense, ce sont les Maliens qui doivent définir la finalité de la guerre, c’est-à-dire quel Mali voulons nous après la libération. Il s’est félicité qu’aujourd’hui la communauté internationale ait pu comprendre cela en décidant de suivre les recommandations des autorités maliennes, contrairement à ce qu’elle voulait faire au départ.
Il a expliqué que c’est l’armée malienne qui doit être la locomotive dans cette guerre et la communauté internationale sera des wagons. A en croire M. Gakou, l’armée malienne a perdu 40 % de son armement au nord et qu’il faut même un budget de guerre pour la rééquiper, surtout que nos armes restent toujours bloquées aux ports de la sous-région sans qu’on ne sache pourquoi. La fierté malienne redeviendra entière, a prophétisé M. Gakou.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Du Renouveau 06/11/2012