Federica Mogherini a prononcé un discours ce mardi devant le Parlement européen pour déterminer les grandes lignes de la politique des 28 face à ce qui a été qualifié d’« invasion russe » par l’Ukraine.
Au cours de sa rencontre avec les députés européens de la Commission des Affaires étrangères, Federica Mogherini s’est en particulier attardée sur la question des nouvelles sanctions européennes à l’encontre de la Russie en confirmant tout d’abord que leur champ d’action porterait sur l’énergie, l’armement ou encore les marchés fianciers et ensuite que ces sanctions devraient être finalisées avant le sommet de l’Otan pour une décision formelle d’ici la fin de la semaine.
On l’avait entendue ces derniers mois émettre des doutes quant à l’impact de ces sanctions. Mais le ton employé ce mardi montre qu’elle ne doute plus de leur nécessité face à la Russie, qui n’est plus, a-t-elle répété, un partenaire stratégique pour l’Union européenne.
Ferme à l’égard du Kremlin
Elle a tenu aussi à écarter les critiques venues de l’Europe orientale avant sa nomination qui l’accusaient d’être trop conciliante avec le Kremlin rappelant que son premier déplacement a été à Kiev au début de la présidence tournante de l’UE, assurée par l’Italie depuis juillet. Federica Mogherini a vivement critiqué Vladimir Poutine.
Si elle emploie un discours de fermeté, ce en quoi elle se rapproche du Premier ministre polonais Donald Tusk, appelé à prendre la présidence du Conseil européen, Federica Mogherini a toutefois renouvelé ses déclarations sur le fait qu’une option militaire était impossible. Mais elle a tenu à réaffirmer que la défense collective de l’Otan garantirait la sécurité des pays de l’Europe orientale. Un message destiné à rassurer mais aussi à montrer à Vladimir Poutine que les Européens ne reculeront pas. Rappelons que Vladimir Poutine a dénoncé le renforcement de l’Otan à l’est.
Evocation des questions de défense
Un des enseignements majeurs de cette audience parlementaire est la grande différence de personnalité de Federica Mogherini avec celle qui la précède au poste de haut représentant de la politique extérieure de l’UE. Catherine Ashton est parfois d’un abord un peu revêche et elle ne recule pas devant l’usage de la langue de bois, donnant parfois l’impression de ne pas avoir la réponse à la question posée. Pour sa part, Federica Mogherini ne recule devant aucune question même quand elle veut y répondre avec fermeté. Elle donne nettement l’impression d’être plus à l’aise et peut-être est-ce dû aussi au fait qu’elle arrive à son futur poste avec derrière elle six mois d’expérience à la tête de la diplomatie italienne.
Malgré tout, en cinq ans d’activité, Catherine Ashton n’a pas vraiment donné l’impression d’être plus à l’aise qu’au début, même si ses partisans affirment que cet aspect effacé cache une réelle capacité à négocier en toute discrétion. Reste que Catherine Ashton a marqué au long de son mandat un grand désintérêt pour les questions de défense alors que Federica Mogherini les a évoquées dès ce mardi, situation oblige. Il semble donc que le changement de responsable pour la diplomatie de l’UE apportera un nouveau ton et de nouvelles orientations.
RFI