Le Conseil national de la transition valide la charte sans préciser la durée de la transition au Mali.
Au Mali, la nouvelle charte de la transition a été adoptée à l’unanimité par les membres du Conseil national de la transition, qui fait office de Parlement intérimaire : 120 voix pour, zéro contre et zéro abstention.
La session plénière de ce matin [21.02.22] n’a toutefois pas précisé le point le plus important, à savoir la durée de la transition. Les portefeuilles ministériels devraient augmenter dans la nouvelle charte et le colonel Assimi Goïta ne serait pas pressenti pour être candidat à la prochaine élection présidentielle. Mais rien n’est encore sûr sur ce point.
Recommandations des assises nationales
Dans la nouvelle charte de la transition malienne, une place de choix est accordée à, je cite, « l’application intelligente » des recommandations des assises nationales, qui se sont tenues en décembre dernier dans tout le pays ainsi qu’au sein de la diaspora.
26 nouveaux membres vont rejoindre les 121 conseillers du CNT déjà en poste. Mais sur la durée de la transition, on devra encore attendre pour en savoir davantage. Aboubacar Sidick Fomba, membre du Conseil national de la transition, explique que « le délai de la transition sera fixé conformément aux recommandations des assises nationales de la refondation (six mois à cinq ans) ».
Il précise que le CNT a « demandé au gouvernement de […] fournir un calendrier acceptable et qui répond aux normes de la refondation. Autrement dit, c’est lorsque le président nouvellement élu entrera en fonction que la transition prendra fin. »
Des critiques de l’opposition
Au sein du Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour une transition réussie, Abdoulaye Coulibaly critique de son côté l’adoption du projet de loi portant révision de la charte de la transition :
» Ce sont eux qui ont dit à la communauté internationale qui leur faut 18 mois, on leur a donné 18 mois, mais ils ont failli. Donc je pense qu’au lieu de réviser cette charte aujourd’hui, ils devraient convoquer le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et le chasser de la tête du gouvernement. Une chose est sûre, ce gouvernement, pour nous, c’est fini. C’est pour cela que nous n’allons jamais reconnaitre ce gouvernement au-delà du 25 mars.”
L’élargissement du gouvernement et du Conseil national de transition pourrait favoriser, selon certains observateurs, un apaisement du climat politique du pays.
Mahamadou Kane
Source: dw.com