Au cœur d’une polémique après la perte de 500 œufs de flamants roses lors de repérages effectués par un prestataire, l’écrivain et cinéaste français Nicolas Vanier a annoncé lundi à l’AFP avoir annulé des prises de vues aériennes en Petite Camargue, dans le sud de la France, pour son prochain film.
Le tournage se poursuit, notamment en Norvège et dans la Petite Camargue, pour un mois et demi encore. « Donne-moi des ailes » devrait sortir en octobre 2019 selon Nicolas Vanier.
Début juin, un ULM utilisé pour le tournage du film avait survolé la seule colonie de flamants roses de France, installée dans les salins d’Aigues-Mortes, un lieu reculé, pour couver ses œufs, a rapporté l’association France Nature Environnement, à l’origine du dépôt d’une plainte contre X.
Le survol à basse altitude a créé une panique chez les oiseaux, et un nid sur dix a été abandonné, en pleine période de couvaison. « Cinq cents couples sur les 4.500 que comprend la colonie ont abandonné définitivement leur œuf », ajoute-t-elle. « La présence de cette espèce emblématique (…) exigeait les plus grandes précautions », a ajouté l’association, qui a porté plainte pour perturbation intentionnelle et destruction d’œuf d’espèce protégée.
Ironie de l’histoire, le film tourné par Nicolas Vanier « parle de la protection des oiseaux », selon le cinéaste, à travers l’histoire d’un scientifique passionné par les oies sauvages et de son fils.
Interrogé par l’AFP, Nicolas Vanier a expliqué que le pilote de l’ULM travaillait pour un prestataire extérieur à sa société de production et qu’il avait mis fin immédiatement à leur collaboration.
« Un plan de vol avait pourtant été remis à ce pilote indiquant précisément les zones à éviter », a-t-il regretté. « Ils ont été jouer à faire s’envoler des oiseaux, j’ai été scandalisé », a poursuivi le cinéaste auteur du « Dernier Trappeur » et de « Loup », qui estime ne pas pouvoir être « tenu pour responsable ».
Pour tenter de « réparer ce qui peut l’être », « bien qu’étranger à ces faits dommageables », M. Vanier a proposé aux acteurs locaux de parrainer une population de flamants roses, de permettre d’utiliser le film dans un cadre pédagogique et d’intégrer les associations à la présentation du film dans la région. Le cinéaste promet également de se faire « le porte-parole des problématiques dont souffrent les oiseaux migrateurs ».
Nicolas Vanier avait déjà été visé par une polémique en 2014. Il avait alors dû faire évacuer les chiens de son domaine dédié aux activités nature dans la Drôme (Sud-Est), après une mise en demeure sur les conditions de sécurité. L’explorateur vedette assure que jamais ces chiens n’ont été maltraités et qu’il s’agissait « uniquement de conditions de sécurité qui n’étaient pas respectées par le gérant qui n’avait pas fait installer de clôture électrique ».
(©AFP / 02 juillet 2018 17h59)