A l’issue du sommet extraordinaire de la CEDEAO a la capitale ghanéenne, l’État malien a obtenu un résultat positif : le bloc économique décide de lever partiellement les sanctions imposées le 09 janvier 2022.
Selon le communique officiel, la CEDEAO se félicite et prend note du calendrier de la transition soumis par les Autorités de la Transition qui donnent une durée de 24 mois à compter du 29 mars 2022. Ce chronogramme détaille les différentes étapes devant conduire aux élections et au rétablissement d’un régime civil, notamment la réforme constitutionnelle.
Le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a assuré que le décret « est une preuve très éloquente de la volonté de dialogue » des autorités avec la CEDEAO. LE calendrier de transition rendu publique 06 juin 2022 est un compromis entre les « exigences » de la CEDEAO et les « aspirations » des Maliens à des réformes avant la tenue d’élections à la fin de la transition.
Ainsi, le Mali revient dans le marché régional : les frontières s’ouvrent, les avoirs de la République du Mali domiciliés dans les Banques Centrales et les Banques commerciales de tous les États membres de la CEDEAO, sont désormais disponibles. Au sortir du Sommet, on peut affirmer que politiquement, le Colonel Assimi GOÏTA remporte la première manche.
Plusieurs observateurs politiques estiment que cette décision pourrait être perçue par les partisans des dirigeants maliens comme une victoire sur l’organisation et surtout sur la France. Ils sont convaincus que la CEDEAO a été manipulée depuis la France : c’est sous la pression et le soutien de l’ancienne puissance coloniale que le bloc a imposé les sanctions lourdes contre l’État malien. Le bras de fer entre Paris et Bamako est du à la politique néocoloniale des Élysées ainsi qu’au relancement du partenariat avec la Fédération de Russie.
Près de sept mois après les sanctions, le Mali dirige par le Chef de transition, le Colonel Assimi GOITA, le Mali a réussi l’exploit de tenir bon et même d’améliorer la situation sécuritaire dans le pays avec l’aide de la puissante Russie et autres pays non occidentalisés. Cette victoire des autorités de transition peut être considérée comme une volonté de prendre son destin en main et d’être accompagné au lieu d’être dirigé par un pouvoir extérieur qui n’a que des intérêts.
Il convient de noter que la pression de la CEDEAO qui ne voulait pas écouter la voix du peuple malien, n’a pas apporté les résultats attendus. Outre ce fait, les États voisins sont devenus les victimes de cette décision. L’économie sénégalaise dépende des échanges avec le Mali, notamment le port de Dakar. L’embargo sur le Mali a causé un manque à gagner énorme estimé à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA au port autonome de Dakar, qui avait ainsi perdu 70% de ses dossiers à traiter du jour au lendemain.
A ce jour, la fermeture des frontières du Mali avec les autres pays de la CEDEAO n’est plus d’actualité. Le Mali pourra utiliser ses atouts dans la BCEAO et reprendre les échanges commerciaux et financiers avec ses partenaires sous-régionaux.
Source: Malijet