« Vivre à l’Américano », tel est le souhait d’une grande partie de la jeunesse malienne mimer les stars des clips américains qui passent sur les chaînes télévisées semble être le passe-temps favori de bon nombre de jeunes dans notre pays. Ce phénomène de mode a pris une ampleur dans notre pays dans les années 1998 avec les clips de feu 2Pac, rappeur américain qui avait fait tabac, à travers le monde. A cette époque, des groupes s’étaient constitués en gang. A Bamako, la jeunesse malienne avait reproduit le côte East et West des USA à Bamako. Et une guerre de clan s’était enclenché, se mettant dans la peau de leurs icônes, les jeunes s’étaient procurés armes à feu et autre arsenal. Dans les boîtes de nuit, la guerre des gangs se faisait sentir et des bagarres de gang étaient déclarées autant dans les quartiers périphériques que dans les quartiers chic de Korofina, hypodrome, Badalabougou et autres. Une époque marquée par les partouzes (viol en groupe) ou viol isolé. La plupart des victimes de ces viols sont restées dans le mutisme par crainte de représailles ou par honte. Les violeurs étaient en grande parties des fils à papa voulant reproduire tous les gestes de leurs stars de référence
L’époque 2Pac s’était refermée dans les années 1998 avec la tombée du rideau sur la star tuée par balles dans une rue américaine. Après cet épisode, la jeunesse malienne avait fait moins parlée d’elle. Bien que les jeunes continuaient à calquer leurs comportements sur ceux des rappeurs. Mais depuis quelques années, dans la capitale malienne, le phénomène reprend de belle. Hommes et femmes assimilent le cliché occidental, côté vestimentaire, pantalons slim, taille-basse, cigarette, saourels et les sous-fesses sont à la tendance. Les coiffures des grandes stars sont également reproduits dans les salons de coiffure, actuellement le look de la star américaine, Rihana, fait tabac chez les jeunes filles, les crêtes vus sur les footballeurs et autres stars du mouvement « Coupé décalé », est reproduit par les jeunes garçons. Ce phénomène d’assimilation a conduit beaucoup de jeunes vers les consommations d’alcool, de tabac et d’autres stupéfiants. Croyant reproduire les films d’un clip de Lil Wayne ou autres clips pour adultes qui passent sur les chaînes musicales, une grande partie de la jeunesse adopte ses gestes et comportements.
Le phénomène a crée l’habitude chez les jeunes de se rendre en bande sur des plages isolées avec des paniers pleins d’alcool. Des virées qui tournent parfois au vinaigre par des noyages. La nuit bamakoises est le théâtre de violence, la rue princesse, le boulevard de Korofina abritant les boîtes de nuit et autres coins plus discrets, offrent un triste spectacle d’une jeunesse en manque de personnalité. Dans les couloirs et toilettes de ces lieux publiques, sous l’emprise d’excitants, certains se livrent à des actes pas très catholiques.
Khadydiatou Sanogo
La République Mali 10/09/2012