Selon les dernières estimations de la FAO, la production mondiale de céréales pour 2018devrait s’établir à 2,609 milliards de tonnes (riz usiné compris), soit 2,8 millions de tonnes (Mt) de moins par rapport aux prévisions de février. En cause, le fléchissement des estimations de production de maïs aux Etats-Unis, ce qui confirme le repli global de 1,9% de la production céréalière mondiale.
La production mondiale de riz en 2018 atteindrait le niveau de 515 Mt, en hausse de 1,6 % par rapport à 2017, un record absolu. Les prévisions ont été relevées de 800 000 t par rapport à février, la majeure partie de cet ajustement s’expliquant par les révisions successives apportées aux estimations de production au Nigeria. La production de riz a également été revue à la hausse pour la Colombie et les Etats-Unis, principalement en raison de la hausse des rendements qui a été notée.
Quid de 2018/19 ?
En ce qui concerne la production de céréales en 2019, la majorité des cultures de blé d’hiver sont encore en phase de dormance dans l’hémisphère Nord, mais, selon les premières prévisions de la FAO, la production mondiale de blé en 2019 devrait s’établir à 757,4 Mt. A ce niveau, la production pour cette année devrait augmenter de 4% par rapport à 2018, mais rester inférieure au niveau record enregistré en 2017. En ce qui concerne les céréales secondaires, les récoltes de 2019 devraient commencer ces prochains mois dans les pays de l’hémisphère Sud, mais les semis ne commenceront qu’en mai dans l’hémisphère Nord, selon le communiqué.
En raison de la révision à la baisse apportée ce mois-ci à la production mondiale de céréales pour 2018, les prévisions concernant l’utilisation mondiale de céréales en 2018/19 ont également été revues à la baisse et s’établissent désormais à 2,652 milliards de tonnes, la majeure partie de cette révision s’expliquant par la réduction prévue de l’utilisation des principales céréales secondaires dans l’alimentation animale, en particulier aux Etats-Unis. Toutefois, l’utilisation mondiale de céréales secondaires en 2018/19 devrait, comme déjà prévu auparavant, augmenter de 2% par rapport à la campagne précédente. L’utilisation mondiale de riz devrait, quant à elle, progresser de 0,9 % et celle de blé de 0,5%.
Les prévisions de la FAO concernant les stocksmondiaux de céréales pour les campagnes qui se terminent en 2019 ont été revues à la baisse par rapport à celles de février et s’établissent désormais à 766,5 Mt. Le rapport entre les reports mondiaux de céréales et leur utilisation (stocks/utilisation) en 2018/19 passerait ainsi de 30,5% en 2017/18 à 28,3% en 2018/19, ce qui représente néanmoins un niveau encore relativement élevé.
Les stocks mondiaux de riz, qui enregistrent une hausse de 3% par rapport à leurs niveaux d’ouverture, devraient atteindre un nouveau record, cette progression des stocks lors de cette campagne étant principalement imputable à l’Inde et à la Chine.
Les prévisions de la FAO concernant les échanges mondiaux de céréales en 2018/19 ont été revues à la baisse de près de 2 Mt par rapport au mois dernier et s’établissent désormais à un peu plus de 413 Mt. Les prévisions concernant les échanges mondiaux de blé, qui devraient s’établir à près de 171 Mt, ont été réduites d’environ 800 000 t par rapport au mois dernier, principalement en raison d’achats plus faibles que prévus dans plusieurs pays d’Asie et d’Amérique du Sud. De ce fait, les échanges mondiaux de blé seraient en baisse de 3,3 % par rapport au niveau record de 2017/18.
Les échanges totaux de céréales secondairesdevraient également se contracter de 0,7% par rapport à 2017/18, pour s’établir à environ 195 Mt en 2018/19. Les dernières prévisions indiquent une baisse de 1,1 Mt par rapport à février, car la révision à la baisse des échanges mondiaux d’orge (qui s’explique par de nouvelles baisses des importations de la Chine) devrait compenser largement l’augmentation prévue des échanges de maïs (qui s’explique par l’augmentation des importations de la Chine et des États-Unis).
Les prévisions concernant les échanges internationaux de riz en 2019 ont été légèrement revues à la baisse (moins 200 000 t) et indiquent désormais que ceux-ci devraient reculer de 2,1% en glissement annuel, pour s’établir à 47 Mt. Cette légère révision à la baisse des échanges pour ce mois-ci serait, pour l’essentiel, imputable à la détérioration des perspectives d’exportations pour le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay, qui est due quant à elle à la baisse des récoltes prévue.