L’idée d’une Grande Muraille Verte existait bien avant la conférence des Nations Unies sur la lutte contre la désertification à Nairobi en 1977. Mais ce n’est qu’en 2005, à Ouagadougou (Burkina Faso), qu’elle a pu voir le jour. Pourquoi donc aujourd’hui ce regain d’intérêt pour l’initiative de la Grande Muraille verte ? La projection d’une étude faite par le consultant français Alain Gerbes permet de répondre avec précision à cette question. Le tracé de la Grande Muraille Verte, qui doit s’étendre sur7000 km de long et 15 km de large, a la vocation de répondre aux questions brûlantes de l’Afrique. Il s’agit de la lutte contre la désertification, la déforestation et l’insécurité alimentaire. Cela ne va pas sans combattre l’avancée du désert en traversant 11 pays d’Afrique.
La Grande Muraille Verte est, à ce titre, une ceinture verte qui va justement permettre aux populations de mener plusieurs activités. Au Mali, si le tracé ne concerne que 2 666 km, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit là d’un projet très ambitieux qui exige une mobilisation de grandes ressources. La mise en place d’une Agence panafricaine de la Grande Muraille Verte, comme c’est déjà le cas au Sénégal, s’avère une oeuvre salvatrice nécessaire. En effet, pour les spécialistes des eaux et forêts, la mobilisation des ressources passe par une meilleure contribution du budget de l’Etat, par une assistance des partenaires au développement et par un développement des programmes d’investissements.
Pour Abdoulaye Berthé, secrétaire général du ministère de l’environnement, « Le Mali, comme les autres Etats, est confronté à un déficit pluviométrique persistant conjugué à des effet anthropiques néfastes comme la monoculture, les feux de brousse et l’exploitation abusive du bois ». Cette situation, qui affecte sérieusement les grands équilibres écologiques dans la région, entraîne chaque jour que Dieu fait la dégradation des écosystèmes et le potentiel combustible des ressources naturelles. Le phénomène de la désertification doit interpeller toutes les consciences. D’où le cri de cœur déterminant de M. Berthé affirmant : « Nous ne pouvons pas rester inertes devant la dégradation de nos ressources ». Un appel des plus pressants, d’autant que la Grande Muraille Verte est une réponse de 11 pays pour tenter de relever les défis de la désertification et de la pauvreté. Espérons que la volonté politique accompagnera cette initiative pour le bonheur des populations des pays concernés.
Moussa Wélé Diallo
Le National 04/04/2011