LA FRANCE, VOUEE AUX GEMONIES AU MALI : La Russie peut-elle être une alternative crédible ?

Après plus d’un siècle de domination, d’asservissement, d’exploitation, d’appauvrissement, d’acculturation, d’aliénation, du Mali par la France, le peuple insoumis, descendant des vaillants guerriers et grands conquérants comme Soundiata Keita, Babemba Traoré, Dah Mozon Diarra, a décidé finalement de prendre son destin en mains pour dire non à la France.

Les autorités actuelles du Mali, déterminées à donner au Mali son lustre d’antan, celui d’Etat insoumis, fier et libre de tisser des relations avec toutes les nations, ont voulu arrondir leurs angles en termes de coopération militaire avec la Russie. Des discussions seraient en cours entre le gouvernement malien et une une armée civile, Wagner, d’obédience russe  afin de peaufiner un contrat qui va de la formation des soldats maliens à la lutte contre le terrorisme en passant par la dotation des Forces armées maliennes des moyens adéquats pour qu’elles puissent mener à bien leurs missions régaliennes.

Cette vision de diversification des relations des autorités de Bamako, fait grincer des dents françaises qui voient en ce rapprochement Russo-malien une menace sérieuse de leurs intérêts.

Assimi Goita et Choguel Maiga ne sont-ils pas sur les traces de Modibo Keita ? Le Mali va-t-il donner l’exemple aux autres pays francophones qui hésitent encore à s’affranchir de la tutelle française ?

Arrivés au pouvoir le 18 Août 2020 à la suite d’un coup d’Etat, les jeunes colonels du Conseil National Pour le Salut du Peuple, CNSP, sont en train de marquer leur territoire, en s’affranchissant des méthodes classiques de gestion et en se donnant la liberté de choisir les partenaires du Mali.

Courageux, Assimi Goita et ses frères d’armes au pouvoir, veulent raviver l’espoir, voir l’espérance que les pères de l’indépendance du Mali ont suscité.

Comme Modibo Keita, le premier président du Mali indépendant, Assimi Goita et son premier ministre Veulent diversifier les coopérations militaires avec d’autres pays, sans rompre avec la France.

Ils suivent aujourd’hui la voie tracée par le père de l’indépendance du Mali, Modibo Keita qui n’a pas hésité d’éconduire les militaires français en 1962 et se tourner vers l’URSS, l’ancêtre de la Fédération de Russie.

La rumeur du contrat avec Wagner, si elle se confirmait, serait un acte historique salutaire et le peuple applaudirait de deux mains.

Le Choix de l’audace et de la Raison  

Face au péril terroriste au sahel, en général et au Mali, en particulier, et cela malgré la présence de plus de 20 000 hommes armés venus aider ce pays, le Mali va de mal en pis, c’est pourquoi les autorités maliennes ont fait preuve d’une grande capacité de résilience et d’audace en se tournant vers la Russie.

Contre vents et marais, elles ont décidé, en toute souveraineté  d’étendre leurs relations dans le domaine militaire avec la Russie, à travers une société  privée dénommée Wagner.

Un contrat serait en train d’être peaufiné entre cette armée privée et le gouvernement malien pour non seulement une formation adéquate des soldats maliens, mais aussi une aide logistique et matérielle afin que les forces de défense et de sécurité puissent être à même de défendre l’intégrité de leur territoire et assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.

 Quoi de plus légitime pour une nation de disposer des moyens adéquats pour sa défense ?

Les autorités maliennes, après avoir fait une évaluation sans complaisance de la collaboration, dans tous les domaines avec la France, sont certainement arrivées à la conclusion que le bilan  est en déça des attentes du peuple malien.

C’est pourquoi elles ont scruté sous d’autres toits, et c’est la Russie qui a attiré leur attention.

Ce choix, loin d’être fortuit répond à des valeurs que la Russie et le Mali ont en commun et qui datent des premières heures de l’indépendance.

Cette ancienne  coopération a été pensée et murie par nos devanciers, à savoir Modibo Keita, l’ancien Président de la République et d’autres hauts cadres de son administration.

Donc pas question pour les autorités actuelles de céder à la pression de la France comme celle de ses collabos occidentaux.

Le Mali est un Etat souverain, il est libre de tisser des coopérations avec tous les pays du monde. Cet accord militaire en gestation serait de l’aubaine pour le Mali qui peine à arriver à bout des terroristes.

Youssouf Sissoko