La mise en place de ce nouveau gouvernement est un défi pour le CNT (Conseil national de transition), car la désignation des ministres entraîne en effet de nombreuses problématiques. Le comité doit-il notamment respecter l’équilibre entre les différentes tribus, l’un des piliers de la société libyenne sur lequel il s’est appuyé jusqu’à maintenant ? Des observateurs estiment toutefois qu’un gouvernement moderne ne doit pas forcément se mettre en place autour de ce socle tribal.
Autre interrogation : le comité doit-il composer ou non avec les islamistes pour former ce nouveau gouvernement ? Présents sur l’ensemble de l’échiquier politique, des modérés avec les Frères musulmans aux radicaux proches d’al-Qaïda, les islamistes sont intégrés dans le Parlement du CNT mais pas encore au sein du gouvernement.
Ils sont également très actifs dans l’armée des rebelles, mais ont été accusés par certains d’être à l’origine de l’assassinat de l’ex-chef d’état-major, le général Younès. En cas d’accord, le CNT devra choisir avec quel groupe s’associer en prenant également en compte la pression internationale sur ce dossier sensible.
La tâche est donc complexe. Les pourparlers pour mettre en place ce gouvernement CNT, version deux, sont en tout cas regardés de très près par la coalition internationale.
RFI 10/08/2011