La Fondation Edelstam a envoyé aujourd’hui une lettre au Président rwandais Paul Kagame exigeant la libération de Paul Rusesabagina, activiste réputé des droits de l’homme et membre du conseil d’administration de la Fondation Edelstam.
M. Rusesabagina a été kidnappé, gardé au secret pendant trois jours et est maintenant emprisonné depuis plus de 260 jours.
Ceci a été effectué sans mandat d’arrêt international ou mandat d’Interpol émis contre M. Rusesabagina.
En outre, le gouvernement rwandais a violé à plusieurs reprises les droits de l’homme en soumettant M. Ruesabagina à la torture et en limitant son accès à ses avocats.
Pour plus d’informations sur la lettre envoyé au Président Paul Kagame:
Pendant le genocide au Rwanda en 1994, M. Paul Rusesabagina, un activiste des droits de l’homme, a sauvé la vie de plus de 1 200 personnes.
En 2004, son histoire a été relatée dans le film nommé « Hôtel Rwanda », puis, en 2006, dans son autobiographie An Ordinary Man.
Depuis lors, M. Rusesabagina a continuellement défendu les droits de l’homme.
Il a fondé la « Fondation Hôtel Rwanda Rusesabagina» pour aider les victimes du génocide et promouvoir les efforts de paix au Rwanda ainsi que dans le monde entier.
Dans son travail, M. Rusesabagina a régulièrement critiqué le non-respect des droits de l’homme du gouvernement rwandais.
Selon nous, ceci a poussé le gouvernement à vouloir le faire taire.
Accusations Fausses
M. Rusesabagina est accusé de neuf infractions, dont le meurtre, le vol à main armée et l’appartenance à une organisation terroriste.
Un article publié dans le New York Times en date du 16 février 2021 indique que ces accusations tournent autour de l’implication et de la gestion de M. Rusesabagina dans le Mouvement rwandais pour le changement démocratique (MRCD).
En raison de son engagement dans le MRCD, le gouvernement rwandais a présumé qu’il était également le chef et fondateur du Front de libération nationale (FLN) et par conséquent qu’il faisait également partie de leurs attaques terroristes présumées.
Cependant, selon le professeur Brian Endless, conseiller principal de la Fondation Hôtel Rwanda Rusesabagina, ces deux partis fonctionnent indépendamment, et M. Rusesabagina ne s’est impliqué dans le MRCD que deux ans après la création du FLN.
De plus, lorsque les attaques présumées sont devenues publiques, M. Rusesabagina a demandé une enquête de la part des Nations Unies sur les événements en 1994.
Plus récemment, le 29 avril 2021, les témoins Herman Nsengimana et Marc Nizeyimana, ont affirmé que M. Rusesabagina n’avait effectivement pas été à la tête des forces des FLN.
Selon un article publié par Courthouse News Service le 29 avril 2021, ces témoins ont rapporté avoir reçu des ordres du général Wilson Irategeka.
Enlèvement et violation des droits de l’homme
Selon l’avocat Peter Choharis, des responsables rwandais de haut rang ont conspiré pour enlever M. Rusesabagina plutôt que de suivre la pratique des États-Unis d’expulsion.
Ceci est devenu d’autant plus manifeste étant donné que contre M. Rusesabagina il n’y a jamais eu de mandat d’arrêt international ou de mandat d’Interpol.
En accord avec l’Institut des droits de l’homme de l’Association internationale du barreau (IBAHRI), la Fondation Edelstam souligne également le fait que le gouvernement rwandais a violé les droits de l’homme de M. Rusesabagina.
Pour commencer, il a été au secret pendant trois jours, et les avocats Peter Choharis et Kate Gibson rapportent qu’il a également été soumis à la torture.
Plus loin, le gouvernement rwandais a limité l’accès de M. Rusesabagina aux avocats et a entravé la préparation du procès tant par M. Rusesabagina que par ses avocats en confisquant des documents essentiels.
Violation des Règles Nelson Mandela
Les Règles minima pour l’emprisonnement des Nations Unies, également appelés les Règles Nelson Mandela, stipulent que l’isolement cellulaire pendant plus de 15 jours consécutifs est illégal.
Selon Mme Kitty Kurth, conseillère principale en communication et stratégie pour la Fondation Hôtel Rwanda Rusesabagina, le gouvernement rwandais a enfreint ces règles, puisqu’il a maintenu M. Rusesabagina à l’isolement pendant 260 jours à raison de 22,5 heures par jour,. De plus, M. Rusesabagina souffre d’une maladie cardiaque qui nécessite des médicaments sur ordonnance.
Selon sa famille, l’Ambassade de Belgique a livré des médicaments à l’endroit où se trouvait M. Rusesabagina en septembre 2020, mais les autorités les ont confisqués, ce qui met la santé de M. Rusesabagina en grand danger.
M. Paul Rusesabagina est un citoyen belge ainsi qu’un résident permanent des États-Unis.
Le soutien de la communauté internationale est également important en raison des graves violations des droits de l’homme dont fait l’objet M. Rusesabagina.
Dans ce contexte, la Fondation Edelstam s’adresse désormais directement au Président Kagame et exige la libération immédiate de Paul Rusesabagina, membre du conseil d’administration de la Fondation Edelstam.
La Fondation Edelstam
La Fondation Edelstam est une organisation politiquement et religieusement indépendante.
Elle administre le Prix Edelstam décerné pour saluer des contributions remarquables et un courage exceptionnel pour assumer ses convictions dans la défense des droits de l’homme.
En outre, la Fondation Edelstam incite au courage civique dans l’esprit de l’ambassadeur Harald Edelstam, et travaille à la formation d’opinion, au plaidoyer, à l’éducation, à l’information, à la recherche et à l’observation au sein de la défense des droits de l’homme.
La Fondation Edelstam défend une vision humaniste, basée sur les valeurs et les principes qui sont principalement exprimés dans la Déclaration universelle de 1948 des droits de l’homme des Nations Unies, et dans les conventions qui ont suivi, ainsi que d’autres lois internationales généralement applicables.
Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Caroline Edelstam, Co-fondatrice et Présidente de la Fondation Edelstam
Tel: +46 (0)706 98 72 23, e-mail: caroline.edelstam@edelstam.org