Elle accuse l’exécutif, mercredi 30 octobre au matin au micro d’Europe 1, de lui avoir « assuré il y a deux mois que s’il y avait libération, il y aurait libération des otages d’Areva et de mon père, le négociateur en place négociait pour les cinq » ; et dénonce une inégalité de traitement dans la négociation pour leur libération. « Mon père est un anonyme [alors que pour] les otages d’Areva, il y a une entreprise derrière, une puissance. » Si bien qu’à l’arrivée, « la priorité était à ces otages-là… »
SI AREVA A PAYÉ, « C’EST HONTEUX »
Elle suspecte donc Areva, le groupe nucléaire français, d’avoir eu suffisament d’influence pour accélerer la libération de leurs cadres retenus au Mali. « Le Quai d’Orsay m’a dit il y a deux mois que la France ne verse pas de rançon, mais qu’Areva le ferait sûrement », révèle-t-elle, s’indignant d’une telle pratique : « S’ils ont payé, c’est honteux. » La veille, sur i-Télé, Diane Lazarevic avait déjà avancé cette thèse, déclarant qu' »on se doute bien que c’est Areva qui a payé pour la libération des otages d’Arlit ».
A la question de savoir si elle serait favorable au versement d’une rançon pour la libération son père, Mme Lazarevic rappelle sa position : « Je souhaite une libération mais pas de paiement de rançon », car une telle pratique « alimente le terrorisme » et encourage « Al-Qaida à prendre d’autres otages ».
Le 24 novembre 2011, Serge Lazarevic et Philippe Verdon, en voyage d’affaires, étaient enlevés dans leur hôtel à Hombori, au Mali. AQMI revendiqua l’enlèvement quelques semaines plus tard. En mars 2013, le groupe islamiste affirmait que Philippe Verdon, âgé de 53 ans, suspecté d’être un espion, avait été exécuté.
Le Monde2013-10-30 16:43:10