Notre compatriote qui en est déjà membre rempile en début d’année prochaine. Et les règles de l’instance continentale veulent que chaque candidature soit présentée par la fédération du candidat. C’est donc tout logiquement que l’ancien président de la fédération malienne de football (1992-2002) entend rempiler. C’est ainsi qu’il a déposé sa lettre de candidature à la fédération pour parrainage et acheminement à la CAF.
Seulement voilà : des causeries de salon et dans des milieux très informés de notre football, il ressort qu’à la fédération on ne serait pas très chaud pour une candidature d’Amadou Diakité. La seule raison avancée : il ne serait pas le seul malien à mériter le parrainage de la Femafoot.
Ma formation de journaliste me force à beaucoup de prudence face à certaines informations.
Mais ici je n’informe pas, j’opine juste. Amadou aurait déposé sa lettre le 10 septembre dernier. Le président de la FEMAFOOT ne semblerait pas très chaud à entériner cela. Je n’ai pas fait d’investigation officielle car n’étant dans aucune rédaction actuellement. Mais comme tout ancien d’une boite, on garde toujours des attaches. En tant qu’ancien membre de la fédération malienne de football (juillet 2009-Octobre 2011), je garde encore de liens solides avec le monde du football, je cause, je parle, j’entends, je vois.
Et Dieu seul sait que j’entends des choses par les temps qui courent.
C’est pourquoi on prêterait de plus en plus l’intention au président Hammadoun Kolado Cissé de vouloir ignorer la candidature d’Amadou Diakité pour des raisons personnelles.
La seule chose que je sais c’est que si réellement Amadou Diakité est candidat à la CAF, il n’est nul besoin d’hésiter : c’est le bon ‘’cheval’’ ! Il y est déjà et depuis bien d’années et l’on sait que dans les instances du football, la longévité est synonyme de bonne côte, de performance et de qualité d’homme. Blatter, Issa Hayatou, Jérôme Valque, et bien d’autres le prouvent aisément.
Amadou Diakité est le premier malien à entrer au comité exécutif de la CAF et de la FIFA. N’oublions pas l’épisode Fifa. Et si je me permets de reprendre la plume c’est bien la hantise de revivre ce mauvais souvenir de 2006. On se souvient du renouvellement mémorable de la représentation du continent dans cette instance. A l’époque alors que la fédération malienne devait tout simplement confirmer la candidature du même Amadou Diakité pour un troisième mandat au C E de la FIFA, le président de la FEMAFOOT Salif Keita avait ignoré tous les appels jusque celui du président de la république pour finalement se présenter lui-même et se rétracter après sur les lieux mêmes du vote. C’était trop tard et l’ivoirien Anouma trouvait un boulevard pour décrocher une place à la FIFA au nom de l’Afrique. Cette affaire avait attisé les feux de la division dans notre football et attristé plus d’un ici au pays et l’on se souvient de l’interpellation du ministre des sports à l’époque par l’Assemblée nationale.
Ce qui nous fait peur, c’est de revoir de tels démons revenir dans notre football. Il ne peut avoir meilleure candidature que celle d’Amadou Diakité et notre pays n’en récoltera que du bénéfice. C’est une candidature sûre et tout averti du football n’a pas besoin d’être un proche d’Amadou pour plaider cela. Ici c’est le Mali et rien que le Mali qui vaille et en 2006, les auditeurs de Radio Mali peuvent s’en souvenir, nous avions le même avis. Partout où le pays peut gagner par un de ses fils, il faut l’union sacrée. La recette construit les grandes nations. La première édition de la CAN cadets à Bamako en 1995, le Mali finaliste de la CAN cadet 1997, 3è du mondial junior 1999, organisateur de la CAN 2002, c’est à son crédit comme président de la FEMAFOOT et membre du C. E. de la CAF. Il a aidé aussi plusieurs de nos compatriotes à faire partie des commissions de la CAF ou à être des personnes ressources. Il est vrai qu’Amadou Diakité n’est pas le seul malien, mais qui d’autre peut se prévaloir de chances réelles de gagner la bataille ? Sauf si l’actuel président Hammadoun Kolado Cissé décidait lui-même de se présenter ? Il en a le droit en tant que premier responsable et s’il décidait de le faire, il devrait prouver ses capacités à aller au charbon pour le remporter. Mais aucun bruit de sa candidature ne fuse des salons du foot. Alors certainement il y aurait un autre candidat plus anonyme.
Mais connaissant le président Hammadoun Kolado, avec tous les défauts qu’on lui prête mais aussi les qualités qu’on lui connait, il aime être au rendez-vous de la citoyenneté. Et par les temps qui courent, par la crise que nous traversons, je suis sûr qu’il ne voudrait pas être de ceux qui vont encore écorner l’image de notre pays par des décisions hasardeuses et mal pensées. Je sais qu’il est très porté sur son honneur, sur sa grandeur de président car il voudrait que lorsqu’il se retirera de cette instance qu’on parle en bien de lui. Je sais qu’il aime être de ceux qui sauvegardent l’intérêt du pays et qu’il ne se laissera pas entrainer dans un jeu qui lui mettra toute la famille du football sur le dos. En 2006, il fut de ceux qui ont regretté le geste de Salif Keita. Et je sais qu’il s’en souvient. Il connait Amadou Diakité plus que moi et bien d’autres personnes. Il connait son poids à la CAF et dans le football mondial. Je n’ai pas besoin de lui rappeler ce que notre compatriote peut encore apporter à notre pays.
Alors je finirai par ces deux réflexions. D’abord celle du leader américain de la cause noire et de la liberté Martin Luther King qui disait : « La d’un ne se pas à des où il est à son , mais lorsqu’il une de et de » ou du philosophe et héros cubain José Marti : « La des n’est pas dans leur , mais dans la où ils la de leur . »
En attendant d’y méditer, nous osons croire qu’à la fédération malienne de football, cette affaire de candidatures sera expédiée rapidement, rentrera rapidement dans le classeur des affaires courantes de la FEMAFOOT et que la marche de notre football n’a pas besoin d’en rajouter à notre vie actuelle de tous les jours. Les défis nationaux sont si grands que le football qui a la capacité de proposer un débat national à tout instant nous épargnera d’autres chroniques sauf à nous dire comment débutera la nouvelle saison et quelle préparation auront nos différentes équipes nationales. Car la grandeur de servir le Mali existe aussi dans la vie de tous les jours de ceux qui animent notre football. Dans le geste et dans la parole.
Alassane Souleymane, Journaliste, Ancien membre du Comité Exécutif de la FEMAFOOT
Le Républicain Mali 24/10/2012