Ce cri de cœur de Kandia Kouyaté, lancé au début des années 2000 auprès des Premières dames et des grands décideurs du monde entier pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, a pesé lourd dans la balance pour que l’association l’Etoile européenne du dévouement civil et militaire (EEDCM) désigne et décore la diva malienne Kandia Kouyaté avec sa prestigieuse et plus haute distinction, la «Médaille d’Honneur échelon Or».
Kandia a reçu sa médaille des mains de la présidente de l’association, Mme Ahn Dao Traxel, la fille adoptive de l’ancien président de la République française, Jacques Chirac. C’était jeudi dernier, 18 juin 2015, dans un prestigieux restaurant parisien à Belleville, en présence des parents, amis et quelques fans de Kandia ainsi que des responsables de l’EEDCM, notamment le capitaine Emmanuel Traxel, mari d’Ahn Dao et un responsable de la protection rapprochée du président François Hollande.
Initiatrice de l’événement, l’association « MALI SINI » était représentée par son président Pascal Sanou Oulé Sidibé et plusieurs membres de l’association, surtout M. Marco qui a proposé la candidature de Kandia à la demande des membres de l’association «MALI SINI». Étaient également présents, le président de l’association «Blomba de Kita» basée en France, Abdoulaye Keïta, Ibrahim Diallo, Hawa Diallo, la fille aînée de Kandia Kouyaté ainsi que plusieurs invités.
En remettant la médaille et le diplôme du dévouement à Kandia Kouyaté, Ahn Dao a salué tous les efforts consentis par elle pour soutenir le combat contre la mortalité maternelle et infantile au Mali et dans le reste de l’Afrique, voire au-delà. Elle n’a pas tari d’éloges à l’endroit de Kandia qu’elle a qualifié de «grande dame». Ensuite, elle a annoncé qu’elle ira très prochainement au Mali pour soutenir sur le terrain les initiatives et actions de l’association Blomba Kita en faveur de la santé maternelle et infantile.
Quant à son mari, Emmanuel Traxel qui est en même temps secrétaire général de l’EEDCM, après avoir rappelé les liens d’amitié entre le Mali et la France, comme en témoigne Serval au Mali en janvier 2013 qui a stoppé les terroristes qui voulaient envahir l’ensemble du Mali, il a expliqué que cette médaille est un symbole représentant les bonnes actions accomplies par Kandia Kouyaté en faveur des enfants et des mères. Dans cet ordre d’idées, il a souligné l’engagement de l’EEDCM pour contribuer à améliorer la situation sanitaire des plus démunis, notamment en milieux ruraux.
Visiblement très émue après avoir reçu sa médaille, la célèbre cantatrice, l’enfant du terroir de Kita, a murmuré ces quelques mots avec un ton à la fois fier et pitoyable : «Cette médaille n’est ni une distinction pour Kandia ni pour Kita, mais c’est tout le Mali qui est honoré». Cette phrase, elle ne cesse de la répéter.
La cérémonie a pris fin autour d’un repas entrecoupé par des chansonnettes improvisées pour exprimer toute sa reconnaissance à l’EEDCM et l’association Blomba Kita ainsi que tous les initiateurs de ce grand honneur dont elle a été l’objet.
Née en 1959 à Kita, Kandia Kouyaté a commencé sa carrière au début des années 80 et engrange aujourd’hui près de neuf albums dont «Mayomba» (1980) ; «Balassama» (1983) ; «Biriko» (2002) contenant la célèbre chanson «Mortalité» ; «Kita Kan» en 1999. Kandia chante la plupart du temps sous un rythme pur manding à base de tam-tam, de balafon, de kora, de n’goni, ou guitare, de flûte et de «Karigna». Kandia a beaucoup chanté l’histoire du Mandé, l’origine et les valeurs ancestrales des griots, l’amour et la paix, notamment à travers son morceau «Kadabila» (cessez-le-feu), un sujet d’actualité dans un Mali en quête de paix et de réconciliation. Enfin, Kandia a chanté avec l’ensemble instrumental du Mali, une gardienne du patrimoine musical malien. Au zénith de sa gloire, la maladie, hélas, a quelque peu freiné à la fin de la première décennie 2000, la carrière de notre diva, quoi qu’elle se porte mieux aujourd’hui avec son sourire légendaire.
Dr. Bakary TRAORE
Source: Le Reporter Mag 27/06/2015