La Côte d’Ivoire accepte le transfèrement de Blé Goudé à la CPI

Les autorités ivoiriennes ont répondu favorablement à la demande de la CPI, ce jeudi 20 mars. La Cour pénale internationale avait délivré un mandat d’arrêt international à l’encontre de Charles Blé Goudé le 21 décembre 2011, mais celui-ci n’avait été rendu public que le 1er octobre 2013. Si cet accord du gouvernement ivoirien intervient aujourd’hui, alors que cela faisait plusieurs mois que la Cour pénale internationale réclamait Charles Blé Goudé, c’est parce que celle-ci « a rejeté, le 3 mars, notre demande d’un délai supplémentaire de réflexion », répond le ministre ivoirien de la Justice, Gnénéma Coulibaly.

 

L’année dernière, la Côte d’Ivoire a pourtant refusé de remettre à la CPI Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président Laurent Gbagbo. Pourquoi ce traitement différent ? Le cas de Charles Blé Goudé est « particulier », selon le ministre ivoirien de la Justice. Pour Gnénéma Coulibaly, « c’est Charles Blé Goudé qui a introduit la violence dans les universités ivoiriennes, bien avant la crise postélectorale, à travers la Fesci, la fédération estudiantine et scolaire ».
Vers un transfèrement rapide
C’est lui qui a « demandé que les véhicules de l’Onuci (la mission des Nations unies en Côte d’Ivoire, ndlr) soient pris pour cible par les Jeunes patriotes pendant la crise postélectorale ». Et au cours de cette période, Charles Blé Goudé était en première ligne. Celui que l’on surnommait le « Général de la rue » devrait être transféré très rapidement à La Haye. Tout dépendra du calendrier de la CPI.
Quant à Simone Gbagbo, indique le ministre de la Justice, le gouvernement ivoirien ne veut pas la transférer à la CPI où se trouve Laurent Gbagbo, son époux, pour une simple question d’image.
« Ce ne sont pas des actes de décrispation », selon le président du FPI
Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, a appris la nouvelle lors d’une conférence de presse à Abidjan sur le recensement général de la population. « Nous attendons d’avoir tous les éléments avant de nous prononcer, officiellement, au niveau de la direction du FPI », a-t-il insisté. « Ce que nous pouvons dire, c’est que ce ne sont pas des actes qui participent de la réconciliation nationale (…). Ce ne sont pas des actes de décrispation, ce ne sont pas des actes qui montrent que le pays avance sur la voie de la normalisation, de la sortie d’une forme de conflictualité », a-t-il également déclaré au micro de RFI.

RFI 2014-03-20