La Communauté urbaine de Douala sollicite la diaspora camerounaise de Paris pour financer ses infrastructures en PPP via une société d’économie mixte, la SMID

Face au développement accéléré des villes africaines, les besoins de financement des infrastructures ne peuvent plus être assurés par les seuls États ou les communautés urbaines. Douala, capitale économique du Cameroun, n’échappe pas à la règle. Sa solution, présentée jeudi 29 mars dans l’enceinte prestigieuse de SciencesPo Paris : créer une société d’économie mixte, la SMID, pour y intégrer des investisseurs privés, notamment issus de la diaspora.
Un article d’Alfred Mignot, Africapresse.Paris

Après les propos liminaires de Nicole Bryant, directrice Executive Education de SciencesPo Paris, et de Élie Nkamgueu, Président du Club Efficience co-organisateur de l’événement, qui rappelèrent leur fort engagement respectif pour le développement de l’Afrique, ce fut Fritz Ntone Ntone qui s’attacha à détailler le projet en cours de concrétisation de création d’une SEM (société d’économie mixte), la Société métropolitaine d’investissement de Douala (SMID).

Délégué du gouvernement camerounais auprès de la Communauté urbaine de DoualaFritz Ntonè Ntonè affirma clairement l’objet de sa mission – « Je suis venu vendre le plan d’urbanisme de Douala » –, non sans un certain humour apprécié de l’assistance : « L’émulsion PPP n’est pas homogène, elle est comme l’eau et l’huile… il n’est pas facile pour le privé de faire confiance au public. La méfiance est naturelle ! […] Ainsi la première difficulté que nous avons à surmonter est le scepticisme. Mais, je vous le dis : ceux qui vont gérer l’entreprise ne seront pas des fonctionnaires ! Cela doit vous rassurer ! »

« Afin que chacun puisse se sentir concerné… »

Et de fait, la composante publique (État, entreprises d’État et mairie de Douala) sera minoritaire, avec seulement 33 % des parts, tandis que le privé se voit réserver les 67 % restants, répartis pour 20 % aux personnes morales et pour 47 % à la société civile, avec un maximum de 5 % des parts pour une seule personne physique.

Pour ce projet qui se veut citoyen, les concepteurs de la SMID ont justement voulu favoriser l’engagement de cette société civile, représentée pour l’occasion par la diaspora participant à la conférence de SciencesPo Paris. Ainsi le ticket d’entrée pour devenir actionnaire de la SMID est-il des plus abordables, à 225 euros, soit 15 actions de 15 euros. «  Nous avons choisi la voie d’appel public à l’épargne afin que chacun puisse se sentir concerné en souscrivant à cet instrument privé qui mettra en exergue son utilité publique », commenta Fritz Ntone Ntone.

« Un événement majeur »

Concrètement, la souscription est ouverte du 5 avril au 22 mai 2018. Le montant total de l’émission est de 10 Mds de FCFA, soit environ 15,24 millions d’euros. Une assemblée générale des souscripteurs est déjà prévue pour le mois de juin, au cours de laquelle un conseil d’administration sera mis en place.
Trois projets initiaux sont déjà prévus, qui devraient être réalisés dès l’année prochaine : la construction du marché de Bonamoussadi ; la réhabilitation et l’extension du marché de New Deido ; la construction de la Forêt urbaine (centre de loisirs).

Remerciant « la diaspora camerounaise de France qui a fourni les cerveaux pour la réflexion et l’organisation », Fritz Ntonè Ntoèe considéra que la création de cette SEM, intervenant si vite après l’actualisation des lois de décentralisation (décret du 2 mars) du Cameroun, est « un événement majeur ».
Et en effet le dispositif propulsé pour la SMID témoigne d’une gouvernance qui accélère sa modernisation en intégrant plusieurs composantes déterminantes : la décentralisation, les partenariats public-prive, l’inclusion de la diaspora. Une combinaison sûrement de bon augure pour l’avenir, si l’on admet avec Fritz Ntonè Ntonè que « le Cameroun, c’est l’Afrique en miniature ! »

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