ABIDJAN, Côte d’Ivoire, 29 juin 2020/ — Des engagements financiers de plus de 1,8 milliard de dollars ont été enregistrés lors d’une conférence de haut niveau tenue, jeudi 25 juin à Berlin, dans le cadre du Partenariat pour le Soudan, une conférence de donateurs organisée en faveur de ce pays meurtri par plusieurs décennies de guerre et de conflits internes.
Ces importantes contributions financières marquent une étape importante dans l’engagement renouvelé de la communauté internationale en faveur de la République du Soudan, actuellement en transition démocratique après la chute de l’ancien régime.
Les contributions financières promises aideront le gouvernement de transition du Soudan à faire face à ses priorités et à lancer un processus officiel de soutien politique aux réformes démocratiques, à la paix et au programme de réformes économiques. Une grande partie de l’aide sera consacrée au Programme d’appui aux familles, qui fournira un soutien humanitaire et social et une assistance à près de 80 % de la population du pays, dont 40 % est sans emploi.
Le gouvernement soudanais a accordé la priorité aux réformes économiques et à la récupération des actifs détournés par ses anciens dirigeants tant à l’échelle nationale qu’internationale. Il a fait de la relance des secteurs productifs de l’économie, de la création d’emplois et de la paix inclusive et durable les pierres angulaires de son processus de réforme.
Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, et les responsables de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international ont assisté à la conférence organisée conjointement par le Soudan, l’Allemagne, l’Union européenne et les Nations unies. Des délégations de 50 pays et organisations internationales ont également pris part à cette conférence.
« Cette conférence marque le grand retour du Soudan dans la communauté internationale », a déclaré le Premier ministre de la République du Soudan, Abdalla Hamdok, qui a rappelé les progrès enregistrés par son pays depuis la fin de la guerre, des conflits internes, de l’effondrement économique et de l’isolement du pays sur la scène internationale. Il s’est félicité du rétablissement des liens avec le reste du monde.
Abdalla Hamdok a déclaré que la réunion a été organisée pour un échange de vues ouvert en faveur « d’un programme complet de réforme des politiques nationales ».
De leur côté, les gouvernements et les délégations participantes ont exprimé leur soutien au gouvernement de transition, promettant un appui sans précédent pour aider le Soudan à réaliser ses objectifs de devenir une nation libre, pacifique, juste, inclusive et prospère, et pour atténuer les répercussions de la pandémie du Covid-19 dans le pays.
La conférence a reconnu l’urgente nécessité d’aider le Soudan à faire face à la crise économique aiguë qui frappe le pays et qui a été exacerbée par les épreuves supplémentaires liées à la pandémie de Covid-19. De nombreux participants ont appelé à un allégement de la dette du Soudan.
« Le niveau de participation est sans précédent. C’est une véritable vague de soutien et de solidarité que nous espérions, s’est réjoui le Premier ministre soudanais. Mes chers amis, je vous remercie infiniment ! »
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a déclaré que le monde devait « mobiliser un soutien financier massif pour le Soudan. Le monde a besoin d’un Soudan stable, d’un Soudan démocratique. J’aimerais que toutes les nations s’unissent pour soutenir le Soudan », a-t-il déclaré.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, a déclaré que c’était « un devoir de soutenir le peuple soudanais et sa révolution. Vous avez accompli un travail remarquable en dirigeant le pays tout au long de la transition. Je vous offre le soutien entier de l’Allemagne. »
Le Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a déclaré que le Soudan était une lueur d’espoir en Afrique. « L’UE se tient aux côtés du Soudan, prête à l’aider. C’est un investissement qui vaut la peine d’être fait dans la région (…) afin d’établir une référence mondiale », a-t-il insisté.
Le programme de la Conférence comportait une table ronde, qui a réuni le ministre soudanais des Finances, Ibrahim el-Badawi, la ministre du Travail et du Développement social, Lena el-Sheikh Mahjoub, le président de la Banque africaine de développement, Akinwuni Adesina, le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass, et la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, autour du thème de l’appui au programme de réformes économiques du Soudan.
« La Banque africaine de développement a toujours été aux côtés du Soudan. Nous n’avons jamais abandonné le Soudan, ne serait-ce qu’une journée, même lorsque le pays faisait l’objet de sanctions économiques. C’est parce que nous croyons au Soudan », a déclaré le président Adesina. Nous avons fourni 445 millions de dollars provenant du Fonds africain de développement pour l’apurement des arriérés du Soudan et du Zimbabwe, et, nous travaillons en étroite collaboration avec bon nombre d’entre vous, y compris la Banque mondiale et le FMI. »
Il a ajouté que la Banque avait débloqué quelque 115 millions de dollars de subventions pour les trois prochaines années pour le financement de projets et de programmes du secteur public, en plus des 215 millions de dollars accordés au cours des trois dernières années au Soudan. Le président Adesina a indiqué que la Banque aiderait le Soudan à renforcer ses systèmes de santé grâce à une subvention d’environ 30 millions de dollars pour lutter contre la pandémie du Covid-19.
Selon le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrel, les participants ont prévu de tenir une conférence de suivi du partenariat pour le Soudan au début de 2021, en coopération étroite avec le gouvernement soudanais et le groupe des « Amis du Soudan ». Parmi ceux-ci, la France, a offert d’accueillir une conférence de haut niveau en vue de lancer le processus d’allègement de la dette du Soudan afin de faciliter la pleine réintégration du pays dans la communauté économique internationale.
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