1) 1ère chose : j’ai entendu « L’Etat n’a pas joué son rôle »
En fait, « la classe politique n’a pas joué son rôle »
– combien de débats à l’Assemblée nationale sur le Nord Mali ?
– combien même de questions orales ?
combien de concertation comme celle-ci avant aujourd’hui ? Remerciement au Parena !
La classe politique a démissionné au nom d’un consensus de façade qui lui a fait perdre tout esprit critique, permet de différer la prise de décisions
2) 2ème chose : je ne crois pas à la fatalité
– pas de fatalité au fait que le Nord Mali soit une zone de non droit
– pas de fatalité à ce qu’il soit divisé
– pas de fatalité à ce que ses populations n’aient pas droit à la paix, à la sécurité et au développement comme les autres
3) 3ème chose : comprenez bien que les principales cibles d’Aqmi, ce ne sont pas les Occidentaux. Les Occidentaux pris en otage ne sont que des moyens, des moyens pour se procurer des fonds. L’Afghanistan n’est qu’un alibi. Quand les Occidentaux se seront retirés d’Afghanistan, Aqmi cherchera un autre alibi. C’est vous qui êtes visés, votre mode de vie, votre Islam modéré, vos traditions.
De même, la drogue n’est pas une affaire seulement de Latino-américains et d’Européens. C’est tout autant votre affaire. Là encore, votre société traditionnelle va exploser sous la pression de l’argent facile et des guerres de clans que le trafic engendre. Vos jeunes eux-aussi seront des consommateurs
4) A un problème avant tout politique, il y a toujours une solution et cette solution s’appelle « action ».
– d’abord, faites le ménage chez vous cf. témoignage du double langage entendu chez certains élus de Ber « mouillés »
– ensuite mettez-vous autour d’une table sans exclusive, ni préalable et jouez carte sur table. Ne cédez pas à la tentation de la violence, n ide la provocation, réservez l’usage de la force contre les groupes mafieux et les groupes terroristes
– marquez votre détermination à lutter contre la corruption, ce cancer qui ronge le pays tout entier.
– progresser dans la coopération sous-régionale (coup de chapeau à la diplomatie de SBM) Mais il faut passer aux actes.
– ne demandez pas en permanence tout et son contraire : vouloir plus de renseignements et pas d’avions militaires étrangers, vouloir plus de formation et d’équipements et pas de militaires étrangers ; dire que l’espace à couvrir empêche de lutter contre Aqmi est un alibi pour ne rien faire, on nous parle surface alors que chacun sait que les points où on peut se ravitailler sont comptés, on nous dit que l’Occident s’arrange avec le CNT pour faire repartir les Maliens en Libye. On rêve ! en quoi cela mettra-t-il un terme à la revendication à plus de décentralisation ? en quoi cela règlera-t-il le pb d’Aqmi et des groupes mafieux ?
5) Si vous agissez comme cela, vous trouverez la France à vos côtés. La France (et les pays européens) seront au côté du Mali, car quoiqu’on dise dans la presse, la France ne veut que la stabilité du Mali, son développement, des élections libres, transparentes et non contestées, une transition pacifique. Elle vous aidera à faire la soudure en matière agro-alimentaire, elle vous aidera à vous développer ».
Le Républicain Mali 13/12/2011