Les premiers responsables du parti Convergence pour le développement du Mali (CODEM) avec à leur tête, Housseini Amion Guindo dit Poulo, multiplient des initiatives pour l’ascension sur la colline du pouvoir. Ce qui, à leurs yeux passera par un nouveau pôle politique, déjà en chantier avec un nom plutôt significatif, «Espérance nouvelle ».
Très attaché à l’électorat et à sa base populaire, avec son leitmotiv « tournant générationnel », le parti Convergence pour le développement du Mali (CODEM) vient d’activer ses réseaux d’alliés politiques pour peser dans la course pour la succession d’IBK au palais de Koulouba, juste au sortir de la Transition qui s’amorce.
Réputé faire parti du lot des leaders politiques de la nouvelle génération au franc parler en mesure d’incarner le changement au Mali, le leader de la CODEM, Housseini Amion Guindo veut ratisser large.
L’ancien ministre de l’Environnement et de l’assainissement affiche ses intentions claires et sans complexe d’avoir été un « conseiller non écouté » du président IBK. « Nous avions longuement attiré l’attention sur les difficultés de la gouvernance et surtout sur les insatisfactions du peuple… », confie le président de la CODEM. Avant de relever qu’il assume sa part du bilan du pouvoir IBK, sans complexe aucun. Surtout qu’il se veut alerte au point de susciter quelques incompréhensions avec le chef du gouvernement, en particulier sur le dossier de l’école.
Housséini Amion Guindo dit « Poulo » se réjouit des rapports de franchise qu’il a toujours eux avec l’ancien président de la République, qui l’a désigné comme émissaire en particulier au centre du pays. « Nous avons réussi à calmer certaines velléités menaçantes au centre du pays. Ce qui a aidé à consolider un tant soit peu le vivre-ensemble entre les populations elles-mêmes, mais aussi entre elles et les forces étrangères », se rappelle-t-il.
Pour apporter sa pierre à la reconstruction du pays, le président de la CODEM estime que la période transitoire doit permettre de préparer les bases du nouveau Mali. Ce sera à travers un renforcement rapide de la sécurité et la préparation de l’élection présidentielle. Et la CODEM projette rassembler certains partis et associations en vue de maximiser ses chances à cette échéance. Sans oublier l’agenda international propre (récente visite au Burkina Faso et au Niger) de son leader.
En effet, la CODEM vient de réactiver son processus e création d’une plateforme politique. Cela part d’une alliance, voire une fusion, à brève échéance, avec l’APR de l’ancien ministre Oumar Ibrahim Touré et avec d’autres entités. Le parti de la quenouille se rapproche aussi de la CMAS de l’imam Mahmoud Dicko, avec lequel « Poulo » entretient de très bons rapports. L’on se rappelle que les deux entités avaient signé une alliance électorale à la veille des élections législatives de mars-avril 2020. La CODEM compte également sur un rapprochement avec d’autres partis et associations de l’ancienne majorité présidentielle.
Il faut préciser que le parti de la quenouille plaide pour une transition simple, donc courte, de 9 à 12 mois. Elle doit, à le croire, être dirigée par un civil. Le leader de la CODEM, Housséini Amion Guindo, lors d’une récente conférence de presse, a insisté sur la préservation des acquis démocratiques consacrés par la Constitution du 25 février 1992. Et de proposer que la transition soit la plus courte possible, puisqu’elle ne doit avoir que deux missions essentielles, qui sont le retour de la sécurité et l’organisation de l’élection présidentielle.
Pour l’ancien député de Sikasso, non moins ancien ministre des Sports, ancien de l’Education nationale et ancien ministre de l’Environnement et de l’assainissement, « la transition doit être très courte pour ne pas donner lieu à aucun soubresaut. Nous devons éviter tout clivage entre les Maliens. Il faut que la mission du 18 août soit considérée comme une journée patriotique. Quand un président démissionne, il faut aller à l’élection d’un autre, rien d’autre » précise-t-il.
Selon Housseini A Guindo, le Mali doit choisir, de façon consensuelle, un président civil pour la transition, mettre en place un Gouvernement d’union nationale avec une feuille de route très claire et composé essentiellement des technocrates, sous la conduite d’un Premier ministre consensuel. A l’en croire, il faut élaborer une Charte pour la transition et faire appel à l’assistance technique et financière de la communauté internationale pour l’organisation de l’élection présidentielle.
Il pense que tous les Maliens doivent avoir leur carte NINA et que le fichier électoral soit révisé. Et d’ajouter que le Mali ne se construira pas par une transition, mais sous la base d’un programme. « Avec l’accompagnement de la CEDEAO et de la communauté internationale, la transition doit avoir comme priorité, la sécurisation du territoire national et l’organisation d’une élection présidentielle transparente et crédible dans un environnement de paix et de concorde nationale, sans exclusion de candidat sauf conformément à la loi » conclu-t-il. Abréhima GNISSAMA