C’était au cours d’une conférence de presse, animée par le Secrétaire politique Koulougnian Edmond Dembélé et le Chargé des questions juridiques et institutionnelles, Me Abdoulaye Sangaré. Lors de la rencontre avec les journalistes, le Secrétaire politique a nié toute participation de son parti, à aucun moment, à l’élaboration de ce plan d’action.
«Nous nous démarquons de ce plan d’action. Et même mieux, nous le rejetons. Nous pensons que ce n’est pas un plan. Nous n’y avons pas été associés et nous n’avons participé à aucun moment à son élaboration. Il ne résout pas le problème», a rudement déploré Koulougnian Edmond Dembélé. Avant de poursuivre, «ce plan ne comporte rien de concret, si ce n’est des dépenses pour l’organisation de rencontres inutiles. Ce n’est pas un plan».
C’est pour cette raison qu’il a lancé un appel à toutes les forces patriotiques, afin qu’elles se réunissent et fassent des propositions de solutions pour en terminer avec la crise qui affecte le Septentrion de notre pays. Il a également critiqué la démarche solitaire de la majorité parlementaire. «Toute initiative des partis politiques doit être inclusive de toutes les forces politiques et sociales et ne pas se limiter aux seuls partis de l’actuelle majorité parlementaire», a-t-il ajouté. Avant d’affirmer, qu’au demeurant, «cette dernière est totalement disqualifiée, car elle est restée muette, inactive, passive et consentante pendant le double quinquennat écoulé et, nonobstant ses prérogatives constitutionnelles, n’a jamais brillé par sa capacité autonome de réflexion, d’initiative ou de contrôle de l’action gouvernementale, à fortiori de vote responsable, par rapport à des questions d’intérêt national aussi vitales que la réforme constitutionnelle ou le Code des personnes».
Selon le Secrétaire politique de la CNAS, le «Plan» qu’elle a concocté ressemble «plus à une litanie d’actes d’incantation et de palabres qu’à une stratégie cohérente, crédible, opérationnelle et efficace de sortie de crise». A ses dires, le mandat de l’actuelle Assemblée Nationale expire dans six mois environ (soit à peine trois mois après la fin du second et dernier mandat de l’actuel Président de la République) et il y a fort à parier que la configuration politique du futur Parlement sera tout sauf une copie certifiée conforme de l’actuel.
Par rapport à la gestion de cette crise et le respect du calendrier électoral, il a précisé que «toute recherche de solution politique durable doit être compatible avec les délais constitutionnels pour les scrutins présidentiel et législatif». La CNAS Faso Hèrè a également tenu à écarter toute demande de démission du Président de la République et du Gouvernement. A cet égard, elle est d’avis que, «à l’heure actuelle, les conditions politiques et matérielles d’un scrutin présidentiel et législatif transparent et crédible ne sont pas réunies, comme en témoignent, à titre d’illustration, la conduite chaotique et illégale de la dernière révision annuelle des listes électorales, l’absence d’un système fiable d’identification des électeurs et de distribution des cartes d’électeurs et la non disponibilité d’un fichier électoral exhaustif et transparent».
Tout en étant consciente de ce que des élections non transparentes et mal organisées pourraient dégénérer en une crise postélectorale aux dimensions et aux conséquences imprévisibles, la CNAS-Faso Hèrè estime que le renvoi des élections présidentielle et législatives au delà des délais constitutionnels, ou une éventuelle vacance de l’institution Président de la République, présentent des risques plus gros encore pour la poursuite et la sauvegarde du processus démocratique et ajouteraient de nouveaux éléments d’incertitude à une situation politico-militaire déjà suffisamment confuse et préoccupante, sans que l’on ne voie se dessiner, à l’appui, une alternative institutionnelle fiable, crédible et légitime, dans le cadre de la Constitution.
Youssouf Diallo
22 Septembre 27/02/2012