Après un grand rassemblement le samedi 21 janvier dernier au monument de la paix de Bamako et une visite aux blessés dans les hôpitaux à Bamako et Kati le mardi 24 janvier dernier, la classe politique malienne (opposition-majorité) s’est rendue à Gao hier, lundi 30 janvier 2017 pour présenter ses condoléances à la population de Gao et pour s’enquérir de l’état de santé des blessés de l’attentat terroriste perpétrée dans la cité des Askia le 18 janvier dernier. La délégation reçue par le gouverneur de la région de Gao, Seydou Traoré a fait une donation de 2 tonnes de riz et 2 millions de FCFA pour les victimes. Dans leurs déclarations, Bocary Tréta de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle (CMP) et le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé ont tous prôné l’union sacrée entre tous les fils du Mali pour faire face à l’ennemi commun.
Gao, la ville martyre a reçu plusieurs délégations de haut niveau mais celle reçue hier fera date de l’histoire. Ladite délégation était composée de la classe politique dans son ensemble (Majorité-Opposition). Dans cette délégation de plus d’une trentaine de personne, on peut citer, entre autres, Dr Bocary Tréta, Oumar Ibrahim Touré, Mamadou Kassa Traoré, Ismaël Sako, Mme Hamoye Cissé, Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé, Amadou Cissé, Mamadou Sidibé, Almahamoud Sidibé etc.
Il est 10h 30 minutes, l’avion militaire de la Minusma transportant la délégation s’immobilise sur le tarmac de Gao. La délégation est accueillie par le maire de la commune urbaine de Gao, Boubacar Dacko et conduit au gouvernorat où attendait le gouverneur Seydou Traoré. Après les mots de bienvenue et les salutations d’usage, la délégation se rend à l’hôpital régional de Gao pour visiter les blessés de l’attentat contre le Camp du Moc (Mécanisme opérationnel de coordination) le 18 janvier 2017. Ici, le directeur de l’hôpital, Dr Ahmadou B Maïga fait l’état de la situation qui prévaut au sein de l’établissement sanitaire. Il ressort de ses explications que 113 personnes ont été hospitalisées suite à l’attentat, 42 ont été évacuées, 2 cas de décès. A l’en croire, la capacité d’accueil de l’hôpital est de 105 lits. « Tous les malades opérés sont dans un état stable et leur pronostic vital n’est pas engagé. On a un besoin de psychologue pour la prise en charge des malades.
L’une des difficultés est la libération des malades qui sont à mesure de suivre les soins à l’ambulatoire », a-t-il dit. Après ce briefing et la visite des malades dans les différentes salles de l’hôpital, la délégation se rend à la salle de conférence de Gao. Cette étape fut dominée par l’allocution du président de la Cmp, Dr Bocary Tréta et celle du chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé. Tréta a remercié le gouverneur pour l’accueil chaleureux et s’est réjoui de la présence massive des populations de Gao. Selon lui, le Mali est un grand pays. « Notre pays fait face à des défis notamment le défi sécuritaire.
Ce qui s’est passé le 18 janvier dernier a ébranlé toute la nation. Toutes les composantes de la nation se sont exprimées. Il y a des moments de dialogue national. Nous avons décidé de mettre le Mali au dessus de nos oppositions afin de faire du Mali, le pays de nos vœux. Dans notre délégation, il n’y a ni Rpm, ni Urd, ni Parena, ni Pdes…nous sommes la classe politique malienne. Nous sommes venus au nom de l’ensemble des partis politiques pour exprimer au peuple de Gao, tout notre soutien, notre solidarité, pour souhaiter prompt rétablissement aux blessés et pour présenter nos condoléances», a souligné Dr Bocary Tréta. En outre, il a souhaité à ce que le peuple soit rassemblé pour la paix au Mali. Quant au chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, après avoir fait observer une minute de silence en la mémoire des disparus, il a remercié le gouverneur pour l’accueil chaleureux.
« Gao est une ville de martyre. Ce qui est arrivé à Gao est inacceptable, ce qui est arrivé à Gao suscite la colère, la révolte. Le Mali et le monde entier sont tristes. C’est normal que la classe politique oublie ses divergences et regarde l’avenir du Mali. Nous sommes venus à Gao pour marquer notre solidarité et notre engagement aux cotés des populations de Gao. Sans Gao, il n’y a pas de Mali. Gao est l’histoire du Mali. Depuis 2012, le Mali traverse des moments difficiles. Nous voulons un Mali un et indivisible. Les gens s’interrogent que faut-il faire ? Il faut dialoguer davantage. La situation a trop durée. Les Maliens doivent se donner les mains pour la paix. Nous allons continuer à nous battre pour la paix et le développement au Mali», a conclu l’honorable Soumaïla Cissé. Enfin, le gouverneur de Gao, Seydou Traoré qui a, non seulement apprécié cette visite de la classe politique dans la cité des Askia, mais les a aussi remerciés pour leur contribution en nature et en espèce en faveur des victimes de l’attentat. La rencontre a pris fin par les bénédictions.
Cette visite de la classe politique fait suite à l’attentat terroriste perpétrée au camp de Moc à Gao le 18 janvier 2017. L’attentat revendiqué par le groupe terroriste Almourabitoune a fait plus 77 morts et plus de 110 blessés.
Aguibou Sogodogo, envoyé spécial à Gao
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Réaction des responsables politiques à l’issue de la visite de Gao
Hier, lundi 30 janvier 2017, la classe politique malienne (opposition-majorité) s’est rendue à Gao pour présenter ses condoléances suite à l’attentat perpétrée au camp du Mécanisme opérationnel de coordination le 18 janvier dernier. A l’issue de la visite, les responsables politiques ont livré des messages. Lisez !
Tiébilé Dramé, président du Parena
‘’Nous sommes venus apporter un message d’union nationale’’
Il n’y a pas de majorité ou d’opposition, il y a le Mali. Le 18 janvier dernier, c’est le Mali tout entier qui a été frappé. Ceux qui nous ont frappés, n’ont pas fait de différence entre nous. Ils ont frappé nos FAMA (Force armée Malienne), ils ont frappé les combattants de la Plateforme, ils ont frappé les combattants de la Cma (Coordination des mouvements de l’Azawad). Ils n’ont pas fait de différence entre Gandakoye, Kandaizo, ifoghas, arabe, Bambara etc. Ils ont frappé le Mali. En pareille circonstance ? Les partis politiques doivent se donner la main pour apporter une réponse commune unique à l’attaque du 18 janvier. C’est pourquoi nous nous sommes retrouvés à Bamako le samedi 21 janvier pour nous recueillir au monument de la paix. Tous ensembles, nous avons rendu visite aux blessés dans les hôpitaux de Bamako et tous ensembles nous sommes venus à Gao rendre visite aux blessés, présenter nos condoléances aux familles et dire que Gao n’est pas seul. Le Mali tout entier est avec Gao. Nous sommes venus apporter un message d’union nationale, un message d’unification du pays. Le sang versé doit désormais être notre référence pour travailler vite à la réunification de notre pays. La Cma est interpellée, elle qui est à Kidal. Nous devons faire en sorte que ce sang soit le ciment de l’unité nationale du Mali, le sang de la réunification de notre pays. C’est ça aussi le message que les responsables politiques que nous sommes, sont venus apportés aux populations de Gao.
Amadou Cissé du parti Fare Anka Wuli
‘’ Il est temps que les Maliens regardent dans une même direction’’
Nous nous sommes retrouvés à Gao pour montrer notre compassion, pour dire que Gao n’est pas seul. Gao martyrisée a souffert, il est temps que les Maliens regardent dans une même direction pour qu’enfin la population puisse avoir la paix. Sans paix, il n’y a pas de développement. Notre présence aujourd’hui est d’apporter notre soutien et pour que la paix revienne à Gao.
Oumar Ibrahim Touré, président de l’Apr
‘’ Il faut qu’on se donne la main pour aller de l’avant’’
Vu tout ce qui s’est passé le 18 janvier dernier, il était nécessaire pour la classe politique de venir présenter ses condoléances à l’ensemble de la population de Gao. Il faut qu’on se donne la main pour aller de l’avant, pour la paix et le développement du pays. Je crois que c’est un nouveau départ pour la majorité et l’opposition car ça avait commencé dans le temps.
Seydou Traoré, gouverneur de la région de Gao
‘’ Nous devons se réunir pour aller à l’assaut’’
Nous sommes en deuil. La visite de la classe politique est un motif de réconfort pour nous. Cette fois-ci, c’est toutes les parties prenantes qui ont été assassinés. Le président de la République a demandé l’ouverture d’une enquête qui est en cours. Nous devons nous réunir pour aller à l’assaut. On ne viendra plus me trouver ici, j’irais te chercher. C’est la reprise de l’initiative et de l’action. L’accord sera appliqué malgré ses insuffisances. L’opération « filidio » prendra fin sou peu et une autre commencera bientôt à Gossi. Il y a également une autre opération conjointe entre FAMA-Barkhane et Minusma, dénommée « Lasomi ».
Propos recueillis à Gao par Aguibou Sogodogo
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