Très conséquent, notamment en Afrique orientale et australe, l’« impôt familial » – cette redistribution des travailleurs à leur famille élargie ou à leur village – crée des chaînes de solidarité mais affecte les budgets, l’investissement et parfois la santé mentale.
Dennis Mumo Mwamati est l’illustration ultime de la « Black Tax » kényane. Dès sa première année d’université à Nairobi, cet élève modèle, dont aucun membre de la famille n’avait jamais atteint ce niveau d’études, s’est débrouillé pour avoir un petit boulot. Non pas pour profiter des joies estudiantines de la capitale, lui qui débarquait d’un village rural du pays Kamba (Sud), mais pour commencer à payer les frais de scolarité des cinq frères et sœurs nés après lui, dans une famille de huit. « Le petit dernier sera diplômé l’année prochaine, j’attendais ça avec tellement d’impatience ! », lâche en riant l’architecte, une dizaine d’années, et des dizaines de milliers d’euros plus tard.
Source:Marion Douet