C’était à l’occasion d’une conférence de presse organisée par le Matcl, en présence du ministre de la Communication, porte parole du gouvernement, Sidiki N’Fa Konaté. Le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales a commencé par faire l’historique de la Ceni. En 1997, la Ceni mise en place gérait l’organisation des élections et comprenait 10 membres des partis politiques répartis comme suit : cinq membres de la majorité et cinq de l’opposition.
En 2002, l’organisation matérielle des élections était confiée à l’administration et la Ceni assurait le suivi et la supervision. La gestion du fichier électoral était assurée par la DGE. Après l’élection du président Amadou Toumani Touré en 2002, la classe politique s’est retrouvée avec une nouvelle configuration, dans le cadre du consensus. C’est à ce titre qu’en 2004, la question de la Ceni s’est posée puisque seul le parti Bara était considéré comme étant de l’opposition. La classe politique, a expliqué le ministre, n’avait pas accepté d’accorder cinq sièges au parti Bara. De manière consensuelle, la loi électorale a été révisée et le concept d’équité y a été introduit.
Ce qui a permis de n’attribuer qu’un seul poste à l’opposition d’alors. En 2007, le paysage politique a de nouveau changé, car le Rpm, le Parena et le parti Sadi constituaient l’opposition parlementaire. Ces partis avaient alors occupé trois postes à la Ceni et la majorité, suivant le critère de l’équité, s’est retrouvé avec 7 sièges. Aujourd’hui des partis comme Sadi et Unpr revendiquent de nouveau un partage égalitaire en réclamant cinq postes, ce que refuse la majorité campée sur le critère de l’équité et se fondant sur la relecture de la loi en 2004. Le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales a signalé que des partis politiques de l’opposition tels que le Psd et le RpDm ont accepté de figurer à la Ceni mais a précisé que seul le Psd , parti de l’opposition ayant communiqué le nom de son représentant, en l’occurrence Moussa Konaté, a bénéficié du seul poste attribué à l’opposition.
C’est suite à ce développement que le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales a affirmé qu’il a mis en place la Ceni conformément, dira-t- à l’équité. Il a tenu à confirmer que le décret est pris et a indiqué que le budget des élections (référendum, présidentielle et législatives) s’élève à 30 milliards.
La loi électorale, a-t-il souligné va être relue. Très ému, le ministre a demandé à la classe politique plus de retenue pour qu’on puisse donner plus de sens à la démocratie. Il a toutefois déclaré : ‘’Aucun d’entre nous n’a intérêt à enflammer le Mali. ‘’ Il a ajouté qu’il a pris ses responsabilités pour mettre en place la Ceni conformément aux délais et que ça ne le dérangeait pas d’être attaqué en justice. ‘’ On verra, ‘’a-t-il averti. ‘’
Baba Dembélé
Le Républicain 13/09/2011