«Les syndicalistes vous ont induit en erreur, parce que les nominations faites sont conformes à la réglementation en vigueur, notamment au Décret du 28 janvier 2013, déterminant le Cadre organique des entrepôts maliens dans les ports de transit. C’est vrai que 14 officiers et sous-officiers ont été nommés dans les différents entrepôts. Ils l’ont été parce que leurs profils correspondaient aux postes. Ce sont des Maliens bardés de diplômes, comme d’autres cadres. De plus, leur nomination est hautement stratégique. Est-ce que vous savez que 300 véhicules Pick Up ont transité par notre entrepôt à Lomé, via le Burkina Faso, à destination des mouvements rebelles? Est-ce que vous savez également que 150 Pick Up ont transité par le Ghana à destination des mêmes personnes?
Vous comprenez qu’en plus de la sécurité des entrepôts, nous avons besoin de renseignements fiables pour anticiper certaines situations et tenter d’éviter une énième déstabilisation de notre pays. Je ne rentrerai pas dans certains détails, mais sachez qu’ils n’ont pas été nommés par plaisir», nous a expliqué le Colonel Koumaré. Avant d’ajouter: «je viens de visiter les entrepôts. Le nombre d’employés étrangers, notamment Togolais, est plus élevé que celui des Maliens, alors que, selon les textes, trois postes seulement doivent être localement occupés. Il s’agit d’un chauffeur, d’un gardien et d’un planton. Les postes dévolus aux cadres maliens sont occupés par des Togolais. J’aimerais bien que le syndicat dénonce de telles pratiques. Dans tous les cas, je vais m’intéresser à ce dossier.
Tenez-vous bien! A Lomé, le Directeur de l’entrepôt malien, que je viens de relever, émargeait en même temps que sa femme et que son fils, sans aucune base légale. Cela ne peut pas continuer. Je peux me tromper, mais je suis réfractaire à l’injustice. Ce n’est pas tout. En Guinée, l’adjoint du Directeur est un Guinéen. Idem pour le chef du bureau statistique, des postes normalement dévolus aux cadres maliens. On retrouve le même cas à Accra, où trois postes sont occupés par des étrangers. Je suis en train de remettre de l’ordre et je voudrais que le syndicat m’aide sur ce terrain au lieu de s’opposer à d’autres Maliens, qui ont le même mérite, sinon plus qu’eux».
Et le ministre Colonel de relever: «il y a trop de désordre dans ce milieu. Il y a des cadres maliens qui sont en poste depuis 10, voire 15, ans, alors qu’à leur nomination, c’était pour 5 ans maximum. Il faut que les choses changent et que les uns et les autres acceptent la relève, pour le bon fonctionnement de l’Etat. En dehors de ce dossier, je suis en train de gérer d’autres dossiers plus brûlants, tels que le contrôle technique, les plaques d’immatriculations, la gestion de l’Ageroute, l’Anaser et bien d’autres. Je tenterai d’apporter les corrections nécessaires avant mon départ de ce département et j’espère que l’histoire me jugera. Pour terminer, je persiste et je signe: l’acte que j’ai posé n’est pas illégal. Il est hautement patriotique et conforme aux textes en vigueur».
Chahana Takiou
Le 22 Septembre 2013-04-04 01:58:43