Après la mise en place des institutions issues des différents scrutins (présidentielle et législative de 2013), les élections locales et régionales constituent un pan important pour boucler le processus électoral en cours et contribuer à la restauration de la paix et la démocratie locale. Selon le rapport présenté, le samedi dernier, par l’Observatoire, le Gouvernement a pris la décision de prolonger quatre fois de suite le mandat des élus locaux, ce qui leur donne un mandat de sept ans au lieu de cinq ans réglementaires.
Pour le président de l’Observatoire, Ibrahima Sangho, le quatrième report des élections communales, régionales et du district de Bamako a amené les pouvoirs publics à mettre en place une commission chargée de réfléchir sur la nouvelle Loi électorale. « Cette commission est composée uniquement de représentants des partis politiques.
La société civile a été superbement ignorée. Or, chaque fois que le Gouvernement décide en Conseil de ministres du report des élections, il mentionne la concertation avec la société civile. », a-t-il déclaré.
Selon le rapport, la déclaration de Bamako, adoptée le 3 novembre 2000 par l’ensemble des pays membres de la Francophonie dont le Mali, tout en se basant sur la déclaration universelle des droits de l’homme, qui a érigé en principe la consolidation de l’état de droit pour la tenue d’élections libres, fiables et transparentes, précise qu’il faut « s’attacher aux renforcements des capacités nationales de l’ensemble des acteurs et des structures impliquées dans le processus électoral. »
A ce jour, indique le rapport, le ministère de l’Administration n’a produit aucun chronogramme, pour lesdites élections. « La classe politique, quant a elle, n’a posé aucun acte pour déplorer cet état de fait préjudiciable à la démocratie dans notre pays. Quant à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), elle continue à coûter cher au contribuable malien, malgré l’insuffisance de rendement due aux reports successifs des élections. », a souligné le président de l’Observatoire.
Avant de faire les recommandations suivantes : la publication, sans délais, d’un nouveau chronogramme électoral pour les élections communales, régionales et du district de Bamako ; la relecture, la promulgation et la vulgarisation dans les plus brefs délais d’une nouvelle Loi électorale, en remplacement de la Loi n°06-044 du 4 septembre 2006 modifiée portant Loi électorale, pour un meilleur encadrement des élections à venir ; la tenue des élections dans les plus brefs délais et l’implication effective de la société civile malienne dans tout le processus électoral, qui commence par la relecture des textes de Lois.
Moussa Dagnoko
Source: Le Républicain-Mali 08/11/2015