L’occasion a permis au Pr. Mahamane Khalil Maïga, chef de service Néphrologie du CHU du Point-G de lever les malentendus sur les dons d’organes humains au Mali. « Il n’existe nulle part dans le coran, l’interdiction de don d’organes », a-t-il précisé.
Religieux, le spécialiste Maïga ne pouvait laisser échapper cette opportunité offerte par l’Amadir telle que la conférence-débat du vendredi.
Pour lui, « l’islam n’est pas contre le don d’organes humains. Voir les choses d’une autre façon, résulte d’un manque de sensibilisation de la population », car soutient-il, « il n’existe nulle part dans le coran, l’interdiction de don d’organes ». Il ajoutera ensuite que l’Arabie Saoudite fait partie des pays les plus pratiquants de la transplantation rénale dans le monde, tout comme l’Egypte. Le Pr. Maïga révélera qu’actuellement au Mali, les malades souffrant d’insuffisance rénale varient entre 500 et 1000 personnes tandis que le nombre de malade rénale varie entre 750 000 et 1 200 000. Des chiffres qui traduisent l’ampleur que prend la maladie.
Les efforts du gouvernement salués
Toutefois, le Pr. Mahamane Khalil Maïga reconnait les nombreux efforts consentis par le gouvernement qui ont fait du Mali un des rares pays d’Afrique qui ont adopté une loi pour la greffe des organes et qui disposent comme à l’hôpital du Point-G, d’une structure spécialement réservée à la greffe d’organes. « Quand on a commencé en 1998, près de 200 séances de dialyses ont été effectuées et ce chiffre est passé à 14000 séances en 2010 », s’est-il félicité avant de saluer qu’en dix ans, la subvention est passée de 60 millions à 600 millions de F CFA.
Le Pr. Mahamane Khalil Maïga a assuré que lui et les responsables de l’Association malienne des insuffisants rénaux (Amadir), créée le 26 octobre 2005, sont en train de se battre pour que la transplantation devienne une réalité au Mali avant la fin de l’année et d’ici la fin du mois de juin, au moins 2 néphrologues seront installés dans chacune des régions du Mali pendant que l’hôpital du Point G bénéficiera d’autres centres de dialyses et de plus de dix (10) nouveaux régénérateurs
Quant au président de l’Association malienne des insuffisants rénaux (Amadir), Ibrahima Dembélé, il a regretté le vieillissement et les pannes régulières des 11 régénérateurs et l’insuffisance des centres de dialyse et des spécialistes en Néphrologie. Lui et ses camarades promettent de se battre pour l’amélioration de la qualité des soins donnés aux malades du rein.
Oumar Camara
L’ Indicateur Renouveau 2803/2011