Suite au renvoi du rapport sur ce sujet, l’honorable Gassama s’est confié à votre journal. «La Commission Ad’ hoc chargée de l’examen de la demande de mise en accusation de l’ancien président de la République Amadou Toumani Touré a adopté son rapport le 28 février 2015. Ledit rapport a été également déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale pour examen, en vue de l’adoption de la proposition de résolution sur la mise en accusation d’ATT. Cependant, pour des raisons de calendrier, la Commission ad’ hoc demande le renvoi de l’examen du rapport à une prochaine session de l’Assemblée nationale».
C’est ce que dit en substance un communiqué portant la signature du président de la Commission ad’ hoc, Abdoulkassoum Touré. Selon l’honorable Gassama, ce renvoi n’est pas normal. «Cette Commission de quinze membres a été mise en place et elle travaille depuis plus d’une année. Une autre Commission pour enquêter sur David Sagara et une autre pour la levée de mon immunité parlementaire. À notre connaissance, après les différentes enquêtes de la Commission, un rapport de décision est remis au président de l’Assemblée nationale. Une fois déposé, le rapport vient en plénière pour être soumis à l’approbation des députés. Ma situation a été vite tirée au clair.
Par contre, les cas ATT et David sont devenus des épines dans les pieds des membres de cette Commission. Ils ne veulent pas rendre public ce rapport et ils traînent parce qu’ils sont de la majorité présidentielle, sinon son contenu est déjà connu, suite à l’indiscrétion de je ne sais qui. Il ne reste que la question soit débattue en plénière afin que les députés donnent leur avis. Et s’il faut toujours reporter le débat, je trouve cela injuste et politique».
Et à l’honorable Gassama de poursuivre : «Ne serait-ce que pour la réconciliation, sans attendre la décision de la Commission, ATT ne doit plus être poursuivi. C’est IBK qui devrait être poursuivi tout comme Issiaka Sidibé et un bon nombre de députés à l’Assemblée nationale. Les dix ans d’ATT, du moins durant ses neuf ans à la tête de l’Etat, il les a passés au pouvoir avec qui ? Si moi Gassama, en personne, devrai répondre de certaines choses, dans une telle logique, qui à l’Assemblée pourra échapper ? IBK était le président de l’Assemblée nationale pendant le premier mandat d’ATT.
Après, le même IBK est devenu député membre du Parlement africain à la Cédéao. D’ailleurs, pour les quinze rebelles qui ont égorgé nos militaires comme des moutons à Aguel Hoc, il y avait un mandat d’arrêt contre eux. Ils ont retrouvé l’impunité pour devenir députés à l’Assemblée nationale avec le RPM et le président IBK les a invités à Koulouba. Avec la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation, il était dit qu’aucun autre accord ne serait envisageable. Après, nous avons assisté à la signature d’un arrangement sécuritaire à Alger demandant le départ du Gatia de Ménaka et en même temps, les attaques n’ont pas cessé.
Du moment où vous libérez des assassins, tâchez de libérer ceux qui n’ont fait pas autant. Chose qui nous renvoie à libérer aussi Amadou Aya Sanogo». «Ce qu’ATT avait prédit de la crise et que les Maliens n’ont pas voulu comprendre, est la réalité que nous vivons aujourd’hui. S’il nous faut nous réconcilier. Cela ne sera pas possible quand on gracie des criminels et on sanctionne ceux qui ne le méritent pas», a conclu l’honorable Mahamadou Hawa Gassama
Source: Le 21/07/2015