Huit propositions majeures de Loïc Fauchon, président du Conseil Mondial de l’eau, pour sortir les pays de la sous région de l’impasse ont retenu l’attention. Le président du conseil Mondial a tout d’abord tiré sur la sonnette d’alarme lors de son discours d’ouverture. Selon lui, la « nature s’épuise, l’homme épuise la nature, nous épuisons la nature ». Pour lui, deux constats s’imposent : un nouveau contrat doit s’établir entre l’homme et la nature, avoir l’eau pour le développement mais pas toute eau. Selon Loïc Fauchon, le temps de l’eau facile est révolu. Selon lui, il faut nourrir les hommes, soigner les hommes. Et pour ce faire, le président du conseil Mondial de l’eau a proposé de privilégier l’eau pour la santé en améliorant la productivité d’eau. Il a proposé donc : d’instaurer des taxes et faire en sorte que ces taxes se généralisent « il faut que l‘eau paye l’eau », a dit Loïc Fauchon. La quatrième proposition selon lui, concerne l’assainissement.
Que les états prennent un engagement en consacrant 25% de leurs ressources à l’eau. La cinquième proposition est de faire en sorte que les états s’engagent à doter les écoles en infrastructures en eau potable et des toilettes. Une sixième proposition concernera la maintenance des infrastructures. La 7ème proposition concernera les bassins frontaliers. Là, il a demandé aux états de créer des organismes afin de s’entendre sur des principes. Enfin, le président du conseil Mondial de l’eau a demandé aux états concernés de se battre pour faire admettre à ce que la sécheresse soit reconnue comme un désastre. Michel Camdessus au nom du président Chirac dira que l’eau est « l’or bleu du 21ème siècle ». A son avis, le forum de Marseille sera le forum des solutions. Il n’a pas manqué de rappeler les résultats déjà acquis à travers la charte de l’eau qui a fait des avancées et a demandé l’exploration de nouvelles voies.
Le président Idriss Deby se dit attaché à 04 propositions à savoir le renforcement de l’autorité du bassin ; l’implication des acteurs ; la conduite de la vision partagée ; l’adoption du programme 2025. Par ailleurs, il a lancé un cri d’alarme à la communauté internationale sur l’importance des investissements. Il a lancé un appel à la communauté internationale pour la sauvegarde du lac Tchad. Selon lui, ceci est une demande bien programmée car le lac Tchad qui était de 25000km fait aujourd’hui 2500km. Il a enfin souhaité que le forum de Bamako soit un départ de la mise en œuvre de tout ce dont nos populations ont rêvé jusque là. Enfin l’honneur est revenu au président Amadou Toumani Touré d’ouvrir ce forum. En saluant très sincèrement le président Chirac pour toutes ses actions en faveur du Mali et dans les moments les plus difficiles, ATT n’a pas manqué de rappeler ses propres souvenirs du fleuve Niger, son importance pour les populations des différents états riverains. Il a rappelé le souci du président Chirac depuis novembre 2010 sur l’urgence d’une action concertée. « Tout indique que la question de l’eau dans le monde va s’aggraver. Ce n’est pas tellement la ressource qui manque. C’est la demande qui va augmenter constamment au cours de ce siècle », a dit le président Touré. En rappelant le rôle que joue ce fleuve dans le développement économique de nos pays, le président ATT dira que le bassin du Niger représente l’épine dorsale de la sous région. Il a dans sa conclusion indiqué que les changements climatiques ne nous prennent pas seulement nos terres de culture, nos pâturages, nos fleuves, ils nous dépossèdent également de nos mythes ! Pour lui, ce forum permettra d’aborder l’accès à l’eau et proposera un espace de dialogue et de partage de connaissance pour une participation plus active des pays du Bassin au forum mondial de l’Eau à Marseille.
Fakara FAINKE.