Jeune Afrique en a fait un bon business, en brûlant la politesse à la presse malienne, qui court derrière les publi-reportages. En vain. Comme si le pouvoir voulait conquérir l’opinion étrangère au détriment de l’opinion nationale, informée, qu’on le veuille au non, par une bonne partie de la presse nationale.
Tous les régimes précédents ont fait la même opération. Il est grand temps que la presse bénéficie également des largesses accordées à Jeune Afrique par le pouvoir et les nombreuses banques et entreprises qui y ont inséré des messages, certainement sur recommandation.
La même préférence est accordée souvent à d’autres journaux français, comme Le Monde ou le Point. Nous, de la presse malienne, avons besoin aussi de telles opérations pour conforter nos entreprises, qui vacillent, qui tâtonnent et qui se cherchent.
Tournons cette page pour revenir à l’élément qui a le plus retenu notre attention. Il s’agit de l’aspect élections de l’interview de Moussa Mara, ancien Premier ministre. Avec le franc-parler qu’on lui connait, il explique, concernant le report des élections de proximité, que la région de Kidal représentait seulement 12 des 703 communes du Mali.
«Notre coalition de la majorité présidentielle, l’Alliance pour le Mali (APM), réfléchit à une date qui pourrait être soumise au gouvernement. Personnellement, je compte proposer le 27 décembre pour les communales – partout où cela est possible – et avril 2016 pour les Régionales et le District de Bamako, où je suis moi-même candidat. Les élections pourraient être organisées de façon séquentielle: le plus important, c’est de les organiser».
Voilà au moins une proposition pertinente, qui mérite d’être discutée, voire acceptée, parce qu’on ne pourra pas rester encore longtemps sans élections. Il faut y aller, vite et bien. Nous sommes dans l’illégalité, dans l’illégitimité. Le confort de la démocratie, c’est bien la tenue des scrutins à terme échu, et dans des bonnes conditions.
Chahana Takiou
Source: Le 22 Septembre 05/10/2015