Le torchon brûle depuis quelques jours entre le directeur de l’Académie d’enseignement (DAE) de Koutiala, Ibrahim Djibrilla Maïga, et le Collectif des enseignants du lycée Danzié Koné. Le différend qui oppose les deux parties est né d’une décision d’évaluation que les enseignants qualifient d’anti-pédagogique.
L’organisation d’un troisième trimestre et la fixation de la date serait à la base du conflit entre le directeur de l’Académie d’enseignement de Koutiala et les enseignants du lycée public. La décision a mis le feu aux poudres dans la mesure où les enseignants et leur chef se regardent désormais en chiens de faïence.
Comment en est-on arrivé là ? Selon le DAE, ce n’est pas lui qui a imposé la date des évaluations. Celle-ci, à l’en croire, a fait l’objet d’une concertation avec tous les acteurs de l’école qui auraient donné leur feu vert pour l’organisation d’une 3e composition dans les classes d’examen au motif qu’il n’y a pas eu assez de débrayages cette année. Et au DAE de dénoncer les manigances de quelques individus qui tireraient les ficelles et monteraient le syndicat des enseignants contre lui.
Le syndicat, à travers un représentant que nous avons pu joindre au téléphone, a nié les propos du DAE. Selon lui, lors de la prise de décision, le syndicat n’était pas invité, mais informé de la situation il a envoyé une délégation pour signifier qu’il est quasiment impossible d’organiser les compositions dans les classes d’examen sans pépins.
Pour les enseignants, la quasi-totalité de leurs camarades qui tiennent ces classes doivent achever le programme avant les examens. Et de s’interroger : comment organiser les compositions avec les élèves dont les cours n’atteignent pas un mois ? Pour eux, il est hors de question de cautionner une telle mesure anti-pédagogique.
En attendant un terrain d’attente, le Collectif des enseignants du lycée public a déjà écrit au gouverneur de Sikasso avec ampliation au préfet et au Conseil de cercle de Koutiala. Comme pour dire au DAE qu’ils sont prêts à aller loin dans ce bras-de-fer. Entre-temps, c’est bien l’avenir des enfants qui est en jeu.
Zoumana Coulibaly
Source: L’Indicateur Du Renouveau 29/04/2016