Kotèko : le Mali des villes et le Mali des champs Partage d’inspirations

Cet événement qui réunit les inspirations urbaines et rurales de la culture malienne d’aujourd’hui a pu être financé grâce à une avance sur la collecte de Kotèso. Il est appelé à prendre de l’importance dans les prochaines années, dans une période critique où le Mali doit activement renforcer sa cohésion et inventer un imaginaire commun pour le XXIe siècle.

Présentation détaillée du projet : qui sommes-nous ?

Le collectif Kotèso réunit des structures et des personnalités reconnues de la vie culturelle malienne, avec une place particulière faite aux jeunes. La convergence de ces personnalités et de ces structures s’est construite de façon pratique, dans l’action. Elle a été artistiquement et humainement efficace. D’autres peuvent s’y adjoindre.

Que voulons-nous ?

Dans le respect de l’autonomie de chacun, nous souhaitons favoriser ensemble la mise en place d’un réseau de lieux de diffusion, une information régulière sur la culture vivante du Mali, l’accès aux financements, le respect des artistes et de leurs droits, l’élaboration d’une stratégie de formation correspondant aux réalités maliennes.

La diffusion

À nous tous, nous pouvons proposer au public malien un vaste éventail de créations de qualité. Mais nous nous heurtons à une difficulté majeure. Année après année, les salles publiques consacrées à la culture et à la jeunesse ont été abandonnées ou affectées à d’autres usages. De courageuses tentatives de créer des salles de spectacle indépendantes ont été conduites à baisser les bras. Nous avons commencé à prendre contact, à Bamako, avec des lieux publics ou indépendants qui pourraient accueillir une programmation de qualité. Nous travaillons à réunir des financements permettant d’assurer le fonctionnement de tels équipements et de les ouvrir largement aux groupes ou artistes dont les œuvres correspondront à la qualité requise pour y être présentée.

Le lien avec la culture populaire

Les formats occidentaux du spectacle vivant -théâtre, danse contemporaine, hip-hop, concerts- font désormais partie du paysage culturel malien où ils ont pris les couleurs de notre terre. Ils cohabitent avec une culture populaire toujours vivante, qui s’exprime à travers les sumu, dans les mariages et les événements sociaux, dans les balani qu’organisent les jeunes des grandes villes, à l’occasion des fêtes nocturnes qui réunissent les villages à la fin des récoltes… Nous pensons que de nombreuses passerelles peuvent être établies entre ces pratiques d’origine différente et que ces croisements sont de nature à unir notre peuple, à lui donner un imaginaire commun propice au développement. C’est le terreau d’une reconstruction culturelle à la fois ancrée dans notre histoire et ouverte sur le monde contemporain.

Les membres du collectif Kotèso

C’est l’action et les affinités concrètes qui ont réuni les membres du Kotèso. Le collectif n’a donc pas l’ambition de représenter toute la communauté artistique du Mali, qui compte de très nombreux et d’immenses talents en dehors de lui. Il souhaite seulement être par ses idées et ses actions un des ferments du renouveau, un interlocuteur positif et solide de la puissance publique. Tous les acteurs concrets de la vie culturelle malienne peuvent y trouver leur place s’ils en acceptent les principes et le fonctionnement. Les adhésions sont soumises à acceptation de ses membres.

Les collectifs

La compagnie Nama (marionnettes) ; la compagnie BlonBa (théâtre) ; Copier-coller (danse contemporaine) ; le groupe Somanè (musique de percussion) ; la troupe Psy (kotèba thérapeutique) ; la troupe So (culture dogon) ; Mouvement pour la culture et l’excellence (action culturelle) ; Promotion des arts au Mali (administration de spectacles).

Les personnalités

Cheicknè Sissoko (percussionniste, groupe Soumané), Diarrah Sanogo «Bougouniéré» (comédienne), Lassine Coulibaly «King Massassy» (rappeur, comédien), Sidi Soumaoro «Ramsès Damarifa» (rappeur, comédien), Nouhoun Cissé (comédien, animateur culturel), Jean-Louis Sagot-Duvauroux, (écrivain, compagnie BlonBa), Drissa Samaké, (administrateur culturel, président de l’association PAM), Alioune Ifra Ndiaye, (réalisateur, directeur de BlonBa et du studio Wokloni), Yakouba Magassouba (marionnettiste), Hamadoun Kassogué (comédien),Ismaël Ndiaye (comédien) ; Tièblé Traoré(comédien), Tidiani Ndiaye (danseur), Souleymane Sanogo (danseur), Ndji Yacouba Traoré (comédien), Modibo Konaté (danseur), Souleymane Sanogo (danseur), Adama Mariko (danseur), Fatoumata Bagayoko (danseuse),Adolphe Tembelly (danseur), Maïmouna Samaké (comédienne, chanteuse), Abdoulaye Mangané (comédien), Djibril Sangaré (action culturelle), Aïssata Traoré (comédienne) ; Gaoussou Touré (action culturelle), Mohamed Yanogué (action culturelle), Fatoumata Diawara (comédienne, chanteuse) et Lassine Coulibaly « King » (rappeur, comédien).

À quoi servira la collecte ? Premières initiatives City dance

À l’initiative du Mouvement pour la culture et l’excellence, une association de très jeunes gens, et avec le concours de nombreux membres du collectif, s’est déroulé sur trois samedis (22 février, 1er et le 8 mars 2014) un événement intitulé City dance. Il s’agit d’un concours de danse urbaine réunissant les meilleurs groupes de la capitale et au cours duquel ont été présentées une vingtaine de prestations d’artistes ou équipes artistiques représentant la création malienne dans de nombreux domaines : théâtre, danse contemporaine, humour, mode, marionnettes, hip hop, musique…

La première édition a connu un vif succès, mais a été montée dans des conditions financières précaires. Une partie des fonds réunis par cette collecte sera affectée à l’organisation de la seconde édition (1500 €).Kotèko. À l’initiative d’Adama Bakayoko et de sa compagnie théâtrale, trois nuits de fête sont organisées chaque année par cinq villages du Bélédougou (Nord de Bamako). Cet événement accueillera, à l’invitation des villageois, plusieurs artistes ou groupes du collectif. Une partie des fonds réunis par cette opération sera affectée à l’organisation de l’édition 2014. (1500 €)

Les dernières créations de BlonBa

Privée de sa salle après les événements de mars 2012, la compagnie BlonBa a continué à créer des spectacles (Tanyinibougou, Plus fort que mon père, Dieu ne dort pas) qui ont connu un vif succès partout où ils ont été présentés. Mais les Maliens n’ont pas encore pu voir les deux derniers. Une partie de la collecte sera utilisée pour organiser des représentations à Bamako et dans les grandes villes du pays. (1500 €). Et aussi, cet appel sur Kiss Kiss Bank Bank est notre première expérience du genre. Nous avons donc limité notre demande à 4500 €. Mais plus nous réunirons d’argent, plus nous pourrons avancer dans un projet de renaissance de la vie culturelle malienne, en donnant à ses créateurs de vrais moyens de montrer leur travail. Notre ambition est, pour la saison 2014-2015, de proposer aux Bamakois une vraie saison culturelle dans un lieu clairement identifié où les artistes pourront présenter leur travail dans de bonnes conditions.

N’tji Blen DEMBELE

Le Reporter Mag 2014-06-01 02:17:58