Comme il fallait s’y attendre l’ancien ministre en charge des petites et moyennes entreprises, Konimba Sidibé, Président du Mouvement pour un destin commun (MODEC) a dans un langage propre à lui, dépeint en noir le bilan de six ans de gouvernance d’IBK lors du débat politique de la Radio Klédu du jeudi 23 mai 2019. C’est sans détour qu’il a culpabilisé IBK comme étant le seul responsable de la mal gouvernance avec ses conséquences de corruption, d’insécurité, de chômage et de crise sociale. Le Président du MODEC affirme sans ambages que le problème du Mali n’est ni un problème de Premier ministre, ni de Ministre, c’est IBK lui-même qui manque de vision et même de volonté. Konimba n’est-il pas en train de faire un mauvais procès à IBK ? Que reproche-t-il véritablement au Président de la République ?
Au Mali, il est désormais de coutume que quand un ministre quitte le gouvernement, il devient le premier opposant du Président de la République, niant même parfois sa responsabilité dans le bilan qu’il critique généralement. Cette attitude crée au sein de l’opinion une totale confusion et discrédite l’homme politique. Le jeudi 23 mai 2019, le débat politique de la Radio Klédu avait comme invité le Président du Mouvement pour un Destin Commun, MODEC, Konimba Sidibé. Répondant à la question de notre confrère, Kassim Traoré, sur les raisons de la non-participation d’une partie du FSD au gouvernement de mission dirigé par Boubou Cissé, M. Sidibé pense que ce gouvernement n’est ni de mission, ni de large ouverture avec seulement deux portes feuilles ministériels pour l’Opposition, encore moins de vision. Le Président du MODEC l’a trouvé comme tous les autres gouvernements qui se sont succédé depuis l’avènement d’IBK au pouvoir. Konimba Sidibé, réagissant à l’entrée du gouvernement par certains caciques de l’Opposition, il dira que ceux qui sont rentrés dans le gouvernement au motif d’un accord politique se sont trompés, car cet accord n’est ni politique ni de large consensus, mais un accord de gouvernance, qui ne prend pas en compte les aspirations légitimes de l’opposition.
C’est d’ailleurs pourquoi, a-t-il martélé, cette dernière, après avoir constaté l’échec de toutes les politiques entreprises par IBK depuis 2013, avait souhaité un partage des responsabilités pour sauver le Mali de l’effondrement. Mais, en lieu et place d’un gouvernement de large ouverture et des responsabilités partagées, IBK propose selon M. Sidibé, un gouvernement d’amis en lésant même le parti Majoritaire à l’Assemblée Nationale, à savoir le RPM.
L’ancien ministre d’IBK de conclure que le problème du Mali n’est ni un Premier ministre puisqu’il y en a eu six en six ans, ni un problème de ministres qui sont au nombre de plus de deux cents, anciens comme nouveaux, mais le problème du Mali, c’est IBK lui-même. Pour lui, le Président de la République manque non seulement de vision, mais aussi et surtout, a toujours fait des mauvais choix des hommes qui l’entourent.
Sans fermer totalement la porte au dialogue que certains qualifient de refondateur, d’autres inclusif, l’ancien député de Diola met la balle dans le camp d’IBK, afin qu’il se ressaisisse avant qu’il ne soit trop tard.
Youssouf Sissoko