Soumi crie Ô voleur !

Au voleur, au voleur, à l’assassin, au meurtrier. Justice, juste Ciel. Je suis
perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mes voix.
Qui peut-ce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que
ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N’est-il point là ?
N’est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête. Rends-moi mes voix, coquin… (Il
se prend lui-même le bras.)
Ah, c’est moi. Mon esprit est troublé, et j’ignore où je suis, qui je suis, et
ce que je fais. Hélas, mes pauvres, mes chères amies, on m’a privé de
vous ; et puisque vous m’êtes enlevées, j’ai perdu mon support, ma
consolation, ma joie, tout est fini pour moi, et je n’ai plus que faire au
monde. Sans vous, il m’est impossible de vivre. C’en est fait, je n’en puis
plus, je me meurs, je suis mort, je suis enterré. N’y a-t-il personne qui
veuille me ressusciter, en me rendant mes chères voix, ou en
m’apprenant qui les a prises ?
Euh ? Que dites-vous ? Ce n’est personne. Il faut, qui que ce soit qui ait
fait le coup, qu’avec beaucoup de soin on ait épié l’heure ; et l’on a choisi
justement le temps que je parlais à mon traître de grand-frère IBK.
Sortons. Je veux aller quérir la Cour de Manassa, et faire donner la
question à toute ma maison ; à servantes, à valets, à fils, à fille, et à moi
aussi. Que de gens assemblés ! Je ne jette mes regards sur personne, qui
ne me donne des soupçons, et tout me semble mon voleur.
Eh ? De quoi est-ce qu’on parle là ? De celui qui m’a dérobé ? Quel bruit
fait-on là-haut? Est-ce mon voleur qui y est ? De grâce, si l’on sait des
nouvelles de mon voleur, je supplie que l’on m’en dise. N’est-il point
caché là parmi vous ? Ils me regardent tous, et se mettent à rire. Vous
verrez qu’ils ont part, sans doute, au vol que l’on m’a fait. Allons vite, des
commissaires, des archers, des prévôts, des juges, des gênes, des
potences, et des bourreaux. Je veux faire pendre tout le monde ; et si je
ne retrouve mon argent, je me pendrai moi-même après.
L’Avare, IV, 3 et IV, 5
Parodié par Malicky Almawti Président de Klitigroupe
Fondateur du Parti L’Elan National de l’Intégration Sociale et
de l’Alliance Nationale de l’Unité Sociale.

Tiébilé Dramé, directeur de campagne de Soumaïla Cissé :
«Malgré le bourrage d’urnes, le ‘takokelen’ du camp
présidentiel est avorté»
Le directeur de campagne du candidat de l’Urd, Tiébilé Dramé,
a déclaré, lors d’un point de presse au QG de campagne à l’ACI
2000, que le «takokelen (victoire au 1 er tour : ndlr)» du camp
d’IBK a échoué. M. Dramé a dénoncé également le bourrage
d’urnes dans certains villages dans le nord en faveur du
président sortant. Il a ensuite exigé le recomptage
contradictoire des voies, sous menace de rejet des résultats.
Le scrutin du 29 juillet est vu par certains observateurs internationaux
africains comme l’un des meilleurs jamais tenu dans un pays qui sort à
peine d’une crise politico-sécuritaire. Cependant, l’arbre ne doit pas
cacher la forêt, suivant la déclaration du directeur de campagne du
candidat Soumaïla Cissé de l’Urd, M. Tiébilé Dramé, faisant état de
graves violations du processus, y compris de la loi électorale lors du
scrutin du 29 juillet.
Selon Tiébilé Dramé, dans la seule journée du lundi, il s’est avéré que le
vote n’a pas eu lieu dans 12 circonscriptions dans les régions de Mopti et
Tombouctou soit 716 bureaux de vote. M. Dramé estime que, 24 heures
après la fermeture des bureaux de vote, le gouvernement devrait être en
mesure de communiquer à l’opinion nationale et internationale le
nombre de bureaux de vote où l’élection n’a pas pu se tenir. Pour le
directeur de campagne, ces 12 localités où il n’y a pas eu d’élection étaient
largement favorables à Soumaïla Cissé.
À en croire Tiébilé Dramé, les premiers résultats ont permis de constater
qu’il y a eu bourrage d’urnes dans les régions du nord. Dans la commune
de Tarkint, le candidat IBK a lui seul eu 8000 voix et le candidat
Soumaïla zéro. À Gargando, dont le nombre d’habitants est connu, le
candidat IBK a eu 3335 voix. Cela est impossible pour cette localité,
pense-t-il. Tallataye, 6500 voix, Salam, 8000 voix pour le président
sortant. «Pour toutes ces localités, nous pensons que le recomptage
contradictoire des voix est indispensable avant la disparition des urnes»,
a-t-il exigé.
Pour conclure, M. Dramé a rappelé qu’il est arrivé en Afrique qu’un
président sortant soit contraint à un deuxième tour et qu’à chaque fois, le
président sortant est devenu un président partant, tout en citant les cas
du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Le président IBK devra se représenter le
12 août 2018, car son plan de gagner au premier tour a été déjoué par les
Maliens.

Gabriel TIENOU
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