Depuis la rencontre d’Anéfis, le trio El Hadji Gamou, Hanoun Ould Ali (président de la communauté des arabes de Gao) et l’ancien gouverneur de Kidal, Alhamdou Ag Iliène (actuellement ambassadeur du Mali au Niger) est à pied œuvre pour ramener la paix au Nord du Mali. Se complétant et travaillant en parfaite harmonie, ces trois hommes ont gagné les cœurs des populations des régions du nord de notre pays en particulier, et de la population malienne de façon générale.
Leur réussite est due à la qualité et à la manière dont ils ont mené le processus d’Anéfis, car il s’agissait là d’expliquer l’accord d’Alger mais aussi d’inviter toutes les personnes à œuvrer pour sa mise en œuvre. Ce trio de choc, entre sables mouvants et arbustes épineux, a tant bien que mal rappelé les valeurs républicaines, l’amour de la Patrie et surtout les lignes rouges des autorités du Mali à ne pas franchir : l’intégrité territoriale du pays, sa laïcité, sa forme républicaine.
Les trois personnalités ont mis l’accent sur le rôle que l’armée malienne peut jouer dans le cadre du processus de paix, de tranquillité et du vivre-ensemble. En plus, ils ont échangé avec les différentes communautés, les chefs de fractions et tribus réunis à Anéfis, après la signature du document d’Anéfis. Un document qui engage tous ceux qui étaient dans cette localité.
El Hadji Gamou, Hanoun Ould Ali et Alhamdou Ag Iliène ont tourné dans toutes les régions nord du Mali. D’Anéfis, ils ont commencé par les cercles de la région de Gao. Le même exercice s’est passé dans la région de Tombouctou. Dans la région de Kidal, c’est par Aguelhoc que leur périple a débuté. Puis, c’était le tour d’Abihou, d’Inkhalil et de Tenzawatene à la frontière algérienne. Après, c’était l’étape de Takalout, puis de Kidal ville, sans oublier Tessalit, Abeibara, Tin-Essako. Tout cela, pour parler de paix, de réconciliation et du Mali aux chefs de fractions.
C’était aussi une manière d’appeler les citoyens maliens à apporter leur pierre à l’édifice de paix, vu le résultat et surtout l’accalmie qui règne aujourd’hui au Nord du Mali grâce au processus d’Anéfis. «Nous pensons que le trio El Hadji Gamou, Hanoun Ould Ali, Alhamdou Ag Iliène mérite le Prix Nobel de la paix, parce que nous sommes tous unanimes que nous vivons ici en toute tranquillité grâce à ces hommes. Nous avons la possibilité de vaquer librement à nos activités parce qu’ils ont accepté de se sacrifier pour que les ennemis de la paix arrêtent de faire du mal», nous ont confié plusieurs jeunes maliens qui ont bien apprécié le travail de ces trois hommes.
D’autres jeunes, responsables et cadres pensent que le retour de la Plate-forme à Kidal, c’est comme le retour de l’armée malienne à Kidal. Pour cela, ce trio national a joué un rôle important parce qu’il a convaincu la communauté internationale du bien-fondé de sa démarche, en lui montrant que les éléments de la Plate-forme sont avant tout des Maliens autant que ceux de la Cma, et que Kidal ne pouvait pas rester comme telle et faire exception à la règle.
Aujourd’hui, on peut dire que grâce au courage de ces trois hommes et à leur sens de la diplomatie, ils ont pu ramener Kidal dans le giron du Mali, parce qu’en regardant la ville de Kidal actuellement, on sent qu’elle respire le Mali. Même s’il reste des détails non négligeables à régler avant que l’administration dans sa globalité n’y retourne, afin que le Mali puisse retrouver sa dignité.
Il est important de souligner que El Hadj Gamou, Hanoun Ould Ali et Alhamdou Ag Iliène se sont battus pour la paix avec leurs propres moyens, depuis la rencontre d’Anéfis, pour sensibiliser toutes les communautés du Nord du Mali afin qu’elles servent la Patrie.
Sinaly KEITA