Des affrontements entre groupes armés signataires de l’accord de paix au Mali ont fait une dizaine de morts dans le Nord du pays, où la situation restait tendue, a-t-on appris samedi auprès des deux parties.
Les accrochages, entre combattants du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-gouvernemental) et de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) se sont produits vendredi à Intachdayte, à 85 km au nord-est de Kidal, selon ces sources et une autre source de sécurité étrangère.
« Nous avons perdu six hommes et un autre est porté disparu », a déclaré à l’AFP Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA.
« Nous avons emporté un important lot de matériel de guerre, dix véhicules. Il y a eu 15 tués. C’est une base du chef d’état-major du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, composante de la CMA) et de la CMA, Mohamed Najim, qui a été attaquée », a affirmé un combattant du Gatia, Mohamed Ag Télouf.
Dans un communiqué publié samedi, la CMA affirme que c’est le Gatia qui l’a attaquée vendredi à Intachdayte, dénonçant « une énième violation du cessez-le-feu » par les groupes pro-gouvernementaux et « prévient qu’elle ne peut demeurer indifférente à ces agressions des milices qui bénéficient des équipements et de la logistique de l’armée nationale du Mali ».
« La situation est tendue dans la région de Kidal samedi. Les groupes ont le doigt sur la gâchette, et l’ONU fait tout pour que la situation s’apaise », a déclaré à l’AFP une source sécuritaire étrangère contactée dans le Nord.
« La ville de Kidal est calme, mais la tension persiste entre les groupes en dehors de la ville. Les civils surtout ont peur », a indiqué de son côté un élu municipal de Kidal.
Des affrontements meurtriers entre la CMA et le Gatia s’étaient déjà produits en août pour le contrôle de Kidal, bastion de l’ex-rébellion. Des réunions s’étaient ensuite tenues entre les protagonistes à Bamako, sans régler le différend.
La situation s’est récemment dégradée dans le Nord du Mali en raison d’une tribalisation accrue des rivalités, selon les analystes.
M D