La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-groupe rebelle), a confirmé le lancement officiel de l’ouverture des classes le 15 octobre dans la région de Kidal avec la présence d’un représentant de l’Etat.
Cette rentrée avait été annoncée auparavant par le gouverneur de Kidal, Koïna Ag Ahmadou, qui réside pour le moment à Gao. « La cérémonie de lancement à laquelle sont invités tous les partenaires de l’école, confirme la volonté de la CMA de faciliter le retour de l’administration conformément à l’accord de paix issu du processus d’Alger », indique le communiqué.
Le secteur de l’enseignement est fortement perturbé depuis trois ans dans la région de Kidal en raison de l’insécurité qui a fait fuir le personnel enseignant.
En 2015, les enfants de Kidal avaient symboliquement repris le chemin de l’école après trois ans de rupture, suite à un accord entre le gouvernement malien et la CMA qui contrôle la région. Toutes les dispositions avaient été prises par les autorités maliennes pour que cette rentrée scolaire se fasse dans les meilleures conditions, mais, à la dernière minute, la CMA s’était opposée à la présence du ministre malien de l’Education pour présider la cérémonie officielle. Néanmoins, les écoles avaient été rouvertes à Kidal avant d’être fermées, pour la plupart par manque d’enseignants et en raison de l’insécurité.
Depuis que la crise a éclaté au Mali en 2012, « des efforts sans précédent ont été consentis pour rouvrir les écoles et assurer l’accès à la scolarisation des enfants dans les régions touchées par la crise », indique-t-on au ministère de l’Education.
« Cette crise a provoqué le déplacement d’environ 330 000 personnes vers les pays frontaliers du Mali ou vers les régions du Sud du pays, et perturbé la scolarisation de plus de 800 000 enfants », a déploré le ministre de l’Education nationale, Kénékouo dit Barthelemy Togo à la veille de la rentrée scolaire 2016-2017.
Selon lui, 792 salles de classes ont été construites et équipées dans les régions du Nord du pays et 200 autres ont été réhabilitées.
Au cours de l’année scolaire 2015-2016, les partenaires techniques et financiers (PTF) de l’éducation, dont l’Unicef, ont aidé 344 000 enfants à accéder à des services d’éducation formelle dans les régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Mopti et Ségou affectées par la crise.
Démarrée en octobre 2015, la campagne « Chaque enfant compte » de l’Unicef a permis à plus de 51 000 enfants dans les zones touchées par la crise, dont quelques 5000 enfants à Kidal, d’accéder à l’éducation formelle et non formelle, selon l’organisation onusienne.
Dans la perspective de la rentrée scolaire 2016-2017, le bureau de l’Unicef au Mali constate que la plupart des enseignements ont refusé de reprendre leur fonction malgré les primes qui leur ont été octroyées.
« Certains enseignants restent dans les zones post-conflit mais refusent de se rendre dans certaines localités prétextant l’insécurité. Des enseignants volontaires ont été recrutés par les communautés pour remplacer ces enseignants titulaires, afin d’assurer les enseignements », indique un rapport de l’Unicef.
Pour ces mêmes observateurs, le fait que la CMA ait confirmé la date du 15 octobre 2016, devant l’opinion nationale et internationale, peut être analysé comme un bon signe pour la rentrée scolaire effective cette année dans la région de Kidal.