Kidal : le problème se situe à Koulouba et la solution est entre les mains du peuple malien

Jouer avec sa sécurité, c’est jouer avec sa vie. Cela est valable tant pour l’homme que pour une nation. Aucun pays ne sera respecté dans le concert des nations, s’il joue, néglige ou sous-traite sa sécurité nationale. Sous-traiter sa sécurité nationale, c’est hypothéquer sa souveraineté nationale. Au finish, casser ou briser sa nation.

Les rebelles sinon les irrédentistes Touaregs ont compris une chose capitale : le pouvoir malien est profondément corrompu. C’est pourquoi, ils font tout pour faire intégrer le maximum de nordistes dans l’armée, histoire, le moment venu, d’avoir des gars qui leur sont redevables à l’œil et au doigt.

IBK est un habitué de la privation sécuritaire

Dans la foulée de la découverte des liaisons mafieuses IBK/Tomi Michel, nous avons su qu’IBK avait confié sa vie à Gallice sécurité, une société proche de Michel Tomi et propriété officielle de l’ex-commandant du GIGN (Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale) Fréderic Gallois. Comme si par des écoutes, des faux-semblants et des faux-fuyants, il fallait se protéger du peuple. Se couvrir de ses mauvaises manières, se chercher un protecteur en dépit des hasbounallah et du peuple. Parler constamment de Dieu sans croire à Dieu. Quel artiste ! Qui payait cette société au finish ? Et sur quel fonds ? Quel était le rôle exact de cette société ?

Devant cette abjecte situation, le peuple malien dans son ensemble, les grands leaders d’opinion en grande partie, ont observé un silence de cimetière à minuit. Comme si le signal était léger. Inconscience ou insouciance ? Peut-être par cupidité ?

IBK est un habitué de la privation sécuritaire. Il a pu sur le dos du peuple, avec sans nul doute des fonds publics, s’attacher les services d’agents étrangers. Il est donc capable de tout. Confier sa sécurité à des étrangers n’est ni plus ni moins qu’une trahison. Ne pas oser le dire, c’est manquer de courage. Mais l’aveugle n’est pas le non voyant, mais c’est celui qui refuse de voir le palpable. Le réveil sera douloureux.

Kidal sans nous

Notre armée n’est plus à Kidal depuis la hasardeuse et controversée visite de Mara avec la bénédiction d’IBK. Même si par la suite, IBK tenta de minimiser son rôle. La Cma contrôle Kidal. Il se trouve que cette Cma et le Gatia ont convenu de plusieurs accords ou pactes sur l’honneur pour partager leurs informations et coopérer. C’est pourquoi le Gatia et la Cma sont à Kidal sans heurts.
La certitude est aujourd’hui faite que le gouvernement était hors du cadre. Tout cela ne serait pas gênant si un certain Ould Mataly, député de Bourem, trafiquant notoire de drogues n’était un des parrains de ce processus d’entente cordiale entre frères ennemis Ifoghas et Imghads. Nul n’abandonnerait sur un signe de la tête un business si lucratif. Une milice peut toujours se retourner contre son géniteur. Croire une seconde que des officiers de la Cma qui ont abandonné une situation rentière à Bamako pour le désert, pour la rébellion, renonceront de gaîté de cœur à la lutte léguée par leurs parents, c’est une folie. Il est temps pour IBK de comprendre, qu’il a besoin des conseils d’un officier de terrain comme chef d’état-major particulier. Un officier qui au cours de sa carrière a connu et parcouru le Nord. Le Mali a besoin d’officiers de terrain. Et non, d’officier sur papiers.

Un renseignement à revoir

Il est temps pour IBK de placer un administrateur hors-norme à la tête de la sécurité d’Etat. Le renseignement du 21°siècle est celui de l’intelligence et non une question de prétendus muscles. Dans les académies militaires occidentales, nul n’échoue. Tous ceux qui ont été envoyés par leur Etat finissent diplômés. Dire que nos officiers de la sécurité sont passés par les académies occidentales ne règle rien. La thèse du maréchal Al Sissi, aujourd’hui président d’Égypte aux USA, était de 17 (dix-sept) pages. Le minimum exigé des étudiants officiers américains dans la même université est de 350 (trois cent cinquante) pages. Cherchez l’erreur. À Paris, c’est pareil. Pour ne pas faire fuir les coopérations militaires, les encadreurs sont peu regardants sur le niveau des officiers étrangers. Même si en privé, c’est la rigolade. Nous savons exactement de quoi nous parlons.

Nul ne se pose la question de savoir depuis plus de 4 ans de quoi vivent nos rebelles. En tout cas, pas d’amour et d’eau fraîche. Nul ne s’inquiète de la sous-représentation médiatique du Mali (en qualité et quantité) au sein de l’espace européen. L’on se pose la question de savoir si nous avons réellement des diplomates en France et en Belgique.
Une chose est sûre, l’on peut avoir avec soi la vérité historique doublée de la bonne foi. Cependant, si l’on ne traite pas avec méthode, rigueur et honnêteté, nos questions de gouvernance en général et de sécurité en particulier, les lendemains seront difficiles, voire chaotiques pires que ce que nous observons actuellement.

Tout est lié

Qu’il s’agisse de la tête, des reins, du cœur, de l’estomac, si l’un de nos organes est malade, c’est l’âme qui souffre. La lutte contre la corruption, l’impunité, la promotion du mérite, la culture du patriotisme peuvent nous sortir de l’ornière. Croire simplement que Gamou et ses hommes sont pro-Mali et se coucher sur ses lauriers est pire qu’un suicide. Les alliances se font et se défont à la vitesse de croisière. La seule logique qui vaille est celle du profit.

La promotion sociale prochaine de Mahamadou Djéri Maïga et Abba Ibrahim Kontao est en train de faire des émules à Gao. Des notables de Gao ont été voir Mahamadou Djéri Maïga pour plaider les causes de leurs enfants au chômage. Le but, les prochaines réintégrations dans les corps de l’État. Eux et leurs familles seront à jamais redevables à Mahamadou Djéri Maïga. Que voulez-vous ?

Si à Koulouba c’est la rapine, chacun à son petit niveau ne songera qu’à soi. En somme, c’est la nation qui sera détruite à la racine. Plus de valeurs, plus de limites, parvenir, arriver à tout prix devient le leitmotiv le plus partagé. Tant que les Maliens regarderont gaillardement, impunément d’autres Maliens voleront les milliards de l’argent public ; tant que les promotions se feront non au mérite mais au népotisme, au clientélisme ; tant que certains Maliens, c’est-à-dire l’écrasante majorité se laissera piétiner, il n’y aura ni paix, ni sécurité, ni développement. On peut toujours continuer à se mentir, se chercher des boucs émissaires. Nous ne duperons personne.

Pour parodier le prof. Ali Nouhoum Diallo, disons qu’il y a un monde qui pense et qui réfléchit. Ce monde-là, à travers le monde, sait se situer, analyser et comprendre. La sécurité du Mali ne se fera que dans une vision globale à long terme. Sans lutte véritable contre la corruption et l’injustice, nous n’irons ensemble nulle part. Ensemble, dis-je et répète-je.
À continuer à accuser naïvement les autres, bras ballants, notre messe collective sera dite.

Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr