C’était hier que devaient rouvrir les classes à Kidal. L’information a été donnée il y a une dizaine de jours par la mission d’évaluation technique pour le retour de l’administration dans le Nord dont une délégation a passé une dizaine de jours en 8e région. On dit que cette rentrée devra se faire en dépit d’énormes problèmes logistiques et d’un important déficit d’enseignants. Et puis patatras, les enseignants refusent de suivre et le Syndicat national des enseignants qualifie de « rentrée politique ».
Aussi, les habitants refusent toujours la présence des autorités maliennes à Kidal. Ce dimanche, ils étaient une centaine de femmes et de jeunes à manifester contre la venue du ministre et imposer finalement à la CMA de revenir sur son engagement dont les chefs s’étaient pourtant entendus avec le gouvernement sur les modalités de la cérémonie de lancement de cette rentrée scolaire, et notamment sur la présence du ministre de l’Education nationale dans la ville de Kidal.
Au dernier moment, les ex-rebelles ont voulu satisfaire les exigences des populations et tenté de renégocier les modalités de la cérémonie, demandant que les autorités maliennes soient finalement représentées à un niveau inférieur.
Pourtant, l’accord de paix signé en juin dernier prévoit un retour progressif de l’administration et de l’armée malienne sur l’ensemble du territoire.
La réouverture des écoles devait être un moyen, pour les autorités maliennes et les groupes armés signataires de l’accord, d’envoyer un signal fort. Mais c’est raté puisque la CMA ne semble plus contrôler ses propres militants qui ne lui font plus confiance depuis les manifestations contre sa gestion du flux des aides et des dons.
« Pour moi, le plus dur commence pour la CMA qui est totalement discréditée et qui ne peut plus en imposer aux populations qui se sentent trahies, voire manipulées », conclut un enseignant joint au téléphone qui avait fait le déplacement pour la rentrée des classes.
Source: L’Indicateur Du Renouveau 20/10/2015